Lettre ouverte et inquiétudes sur la possible exploitation du gaz de couche en Moselle
36 organisations environnementales publient cette semaine une lettre ouverte pour dénoncer le projet de la Française de l'Energie d'exploiter du gaz de couche en Moselle. Un projet unique en France. Elles craignent notamment une pollution des nappes phréatiques, l'entreprise s'en défend.
De fortes inquiétudes en Moselle face à une possible exploitation du gaz de couche, ce méthane stocké en sous-sol à l'état naturel dans les couches de charbon. La Moselle est le seul département français où existe un tel projet. L'APEL57, association écologiste en Moselle-Est a publié ce mardi dans Médiapart une lettre ouverte co-signée par 35 organisations environnementales (Attac, Greenpeace, Les Amis de la Terre, FNE) pour dénoncer le projet de la Française de l'énergie.
41 forages possibles sur 200 km2 autour de Saint-Avold
L'entreprise basée à Forbach a mené 15 ans de recherche et 5 forages d'exploration dans le bassin houiller. Elle veut maintenant passer à une phase d'exploitation du gaz de couche, avec 41 forages possibles sur un périmètre de 200 km2 autour de St-Avold. Après l'avis favorable de l'enquête publique locale, c'est au tour du gouvernement de trancher.
Denis Marchetti, élu EELV à Metz, soutient l'initiative de l'APEL 57
Risques de pollution de l'eau ?
Ce qui inquiète d'abord les associations écologistes, "c'est, avec ces forages, une pollution des nappes phréatiques et de l'eau, dans un sous-sol déjà fragilisé par l'exploitation des mines", explique Annaëlle Lantonnois, membre de l'Apel 57. "Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour la qualité de l'eau, un hydro-géologue agréé l'a attesté, nous faisons des puits sécurisés, en acier", répond de son côté le directeur général de la française de l'énergie Antoine Forcinal.
Le directeur général de la Française de l'Energie Antoine Forcinal
Inquiétudes autour d'un lobbying de l'entreprise
Autre inquiétude pour les défenseurs de l'environnement, un lobbying intensif de la Française de l'Energie. L'un des membres de son conseil d'administration a été à la tête de la DREAL (direction régional de l'environnement) et connait bien la haute administration. L'entreprise se défend là aussi de toute intéférence dans la décision du gouvernement.
Au gouvernement de trancher
Le gouvernement dira au final s'il accorde ou non une concession sur les 41 sites de forages identifiés comme rentables et techniquement possibles. Ensuite, une nouvelle enquête publique sera obligatoire sur chaque site. Le sénateur EELV du BashRhin Jacques Fernique a également écrit sur le sujet à la commission du débat public.