Limousin : les pluies de mai ont-elles suffit à repousser la perspective d'une sécheresse ?
Le mois de mai a été particulièrement arrosé en Limousin, avec trois semaines de pluie ininterrompue entre le 4 et le 25 mai. C’est plus que d’habitude à cette période, même si on n’a pas battu de record. Et ces pluies ne repoussent que partiellement la crainte d'une sécheresse.
Le bilan météo du mois de mai est marqué par trois semaines de pluies sans interruption en Limousin, du 4 au 25 mai. Durant cette période, il est tombé 142 mm d'eau sur ce territoire, soit plus que la normale, sans toutefois battre de record. Selon Météo France, on a connu pire en mai 2016. Ces précipitations ont toutefois fait beaucoup de bien à la nature après des mois de mars et avril très secs, au cours desquels "le déficit pluviométrique était de 50%" précise Françoise Marguerat, chef du centre Météo France de Limoges Bellegarde.
Des réserves d'eau remises à niveau
Cela a permis de rééquilibrer les réserves en eau du Limousin, mais sans surplus. Suffisant pour faire reverdir les prairies et ramener un peu d'optimisme, notamment en Haute-Vienne, où un premier comité sécheresse s’était réuni début mai, car la situation devenait inquiétante.
Aujourd’hui, les perpectives sont plus rassurantes selon Eric Hulot, chef du service eau et environnement à la direction départementale des territoires. "Il a plu 50 à 60% de plus qu'un mois de mai normal et c'était absolument nécessaire. On a, à peu près rattrapé le déficit de mars et avril et ça nous permet d'avoir une visibilité d'un mois ou deux mois à peu près tranquilles."
Un répit jusqu'à fin juillet ?
Les risques de sécheresse sont donc repoussés peut-être jusqu’à fin juillet. Des prévisions trop optimistes pour les agriculteurs. Ils sont loin d'être sereins, d'autant que les prairies ont aussi subit un gros épisode de gel tardif ce printemps. "Pour moi la situation n'est pas sauvée du tout, car il a plu beaucoup, mais il a fait très froid et l'herbe n'a pas poussé comme elle aurait du pour la saison" indique Jean François Dubaud, éleveur près du Dorat et président de la Fédération Départementale Ovine en Haute Vienne.
Pour lui, le compte n’y est pas en terme de quantité, ni de qualité de l'herbe. Car les vaches et brebis pâturent dans de l'herbe qui, à force d'être piétinée sous des trombes d'eau, a été souillée par la boue. Elles ne veulent plus la manger.
Un équilibre toujours très fragile
Par ailleurs, l’équilibre de nos réserves en eaux reste fragile en l’absence de nappes phréatiques en Limousin. Il faut de la pluie tous les mois pour rester au bon niveau et maintenir un peu de répit face au risque de sécheresse souligne Eric Hulot à la direction départementale des territoires. S'il ne pleuvait pas en juin ou si on subissait des épisodes de canicule, ces réserves pourraient à nouveau baisser rapidement.