Melle : des études approfondies sur la pollution au plomb et à l'arsenic
Des études vont être menées à Melle, dans les Deux-Sèvres, pour connaître la localisation et l'entendue de la pollution liée à l'activité minière de la commune : le plomb et l'arsenic notamment. Etudes sur les sols mais aussi sur la population.
Où les sols sont-ils pollués ? Par quoi ? En quelle quantité ? Des questions auxquelles doit répondre une étude lancée par la ville de Melle, dans les Deux-Sèvres. Des métaux sont en effet présents à la suite de l'exploitation des mines d'argent à partir du VIIe siècle. Une première étude menée en 2019 montre des teneurs en plomb et en arsenic relativement élevées dans certaines zones. Etude qui fait suite à une directive européenne de 2006 demandant que l'ensemble des sites miniers soient explorés.
L'objectif de cette nouvelle étude est d'aller plus loin et pour savoir si les sols et les eaux sont compatibles avec les usages. Elle devrait durer environ deux ans.
"Aujourd'hui, pas de raison de s'inquiéter" - Sylvain Griffault, maire de Melle
Est-on face à une crise sanitaire ? "Pas à ce stade. Nous appliquons le principe de précaution", tient à rassurer Maxime Robert, ingénieur d'études sanitaires à l'Agence régionale de santé dans les Deux-Sèvres. "On a déjà certains éléments de surveillance. Sur l'intoxication au plomb, nous n'avons pas un nombre anormal de cas de saturnisme. Sur l'arsenic, le registre des cancers ne montre pas une surabondance de cancers dans le secteur", précise-t-il.
Pas d'alarmisme non plus du côté du maire de Melle Sylvain Griffault. "Les habitants de Melle savent depuis quinze siècles qu'ils vivent sur un sol qui a été exploité. Après, forcément, s'il y a des endroits où c'est vraiment très riche et où ça peut avoir un impact, on en tirera les conséquences et on essaiera avec les habitants d'aménager les espaces pour qu'il soit le moins impactant possible. Mais aujourd'hui, pas de signaux faibles, pas de raison de s'inquiéter". Pas de recommandation donc à ce stade pour les habitants.
Le coût de cette étude pour la commune est de 200.000 euros.
Etude sanitaire : la population invitée à participer
En parallèle, une étude sanitaire est en train de se préparer. Pas de date encore de démarrage en raison de la crise sanitaire. La population est appelée à se faire dépister, sur la base du volontariat. "On essaiera de prioriser vers peut-être les populations les plus sensibles vis-à-vis des métaux qu'on va trouver. Mais le plus grand nombre sera le mieux pour nous. Cela nous permettra d'avoir vision plus fine de ce qui se passe et aussi, pour tout un chacun, de savoir son état de santé vis-à-vis de tout ça", explique Maxime Robert de l'ARS. Il s'agira de réaliser des prélèvements de sang et d'urine. Il y aura également un questionnaire sur les habitudes de vie.