Nouvelle mobilisation contre le projet de contournement routier à Avignon
Une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la préfecture de Vaucluse contre le projet de contournement routier d'Avignon ce samedi matin. Les militants réunis à l'appel du collectif anti-liaison Est-Ouest dénoncent "un passage en force de l'État".
Une voie express d'une dizaine de kilomètres reliant les autoroutes A7 et A9 pour alléger le trafic routier sur la rocade sud d'Avignon. C'est l'objectif de la LEO, projet de contournement Est-Ouest encore inachevé, reconnu d'utilité publique en 2003. Seule la première portion de route a été aménagée, entre la Courtine à l'ouest d'Avignon et Rognonas dans les Bouches-du-Rhônes.
La deuxième partie du tracé concerne la liaison entre le rond-point de Rognonas et celui de l'Amandier. Plusieurs associations y sont fermement opposée car cette voie doit passer par le quartier agricole de la Ceinture verte. "Le poumon vert d'Avignon", explique Kristell Guillou, membre du collectif anti-liaison Est-Ouest, à l'origine d'une manifestation devant la préfecture de Vaucluse ce samedi matin. Près de 50 personnes, riverains et membres d'associations écologistes, ont répondu à l'appel.
Avis négatif de l'Autorité environnementale
"Comment les élus comptent-ils nourrir la population de demain si on fait passer cette route sur les meilleurs terres agricoles de la ville ?", s'interroge Kristell Guillou. La militante, comme les autres manifestants, craint une circulation dense dans le secteur, de nouvelles pollutions et la destruction de ces terres où "des agriculteurs s'installent".
Le projet est majoritairement porté par la Direction régionale de l'environnement (Dreal Paca). Alors qu'une consultation publique est ouverte depuis le 10 février, en ligne sur le site de la préfecture, la membre du collectif anti-liaison Est-Ouest dénonce un "passage en force de l'État".
La LEO a reçu un avis négatif de l'Autorité environnementale l'année passée mais la Dreal a fait une demande de dérogation avec des mesures compensatoires environnementales. Le parc naturel régional du Luberon et le syndicat mixte d'aménagement de la vallée de la Durance vont bénéficier de 4 millions d'euros pour préserver la biodiversité sur leur territoire affirme Kristell Guillou, "c'est-à-dire que ça donne le droit de détruire un endroit avec des espèces protégées et de prendre ces mesures compensatoires dans un autre espace, situé à 50 kilomètres."
"La LEO est un projet obsolète"- Kristell Guillou, membre du collectif anti-liaison Est-Ouest
"C'est un projet obsolète, inadapté aux enjeux environnementaux, il est urgent de le démontrer avec cette enquête publique", insiste la militante. Cette consultation doit prendre fin le 11 mars. "Un mois ce n'est pas suffisant, estime-t-elle. D'autant que les documents mis en ligne sont complexes."
Les militants espèrent toujours pouvoir faire barrage. Après avoir pris contact avec des avocats spécialistes de l'environnement, ils envisagent désormais de lancer une collecte pour financer une action en justice.
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