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Pollution de l'air : une tribune pour réclamer plus de contrôles des émissions industrielles à Strasbourg
Plusieurs associations de riverains, et collectifs, dont Strasbourg Respire, ont signé une tribune, et l'ont envoyé mardi à l'Eurométropole de Strasbourg et à la préfecture du Bas-Rhin, pour leur demander de prendre des mesures pour limiter la pollution industrielle de l'air.

Il faut des mesures pour lutter contre la pollution industrielle dans l'Eurométropole : c'est ce que réclament dans une tribune, le collectif Strasbourg Respire, des médecins, des scientifiques et plusieurs associations de riverains. Le texte a été adressé mardi à la préfecture du Bas-Rhin et à l'Eurométropole. Les signataires s'appuient sur un récent rapport de la Cour des comptes qui épingle la gestion de la pollution industrielle par les autorités.
Les industries les plus polluantes bénéficient de passe-droits
Les signataires de la tribune demandent à la préfecture du Bas-Rhin et à l'Eurométropole de prendre un arrêté pour que les émissions industrielles soient plus encadrées. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, explique Thomas Bourdrel, médecin et fondateur du collectif Strasbourg Respire : "Actuellement, les industries les plus polluantes, que l'on appelle les installations classées, bénéficient de passe-droits, au premier rang desquels ce que l'on appelle le régime de l'auto-surveillance. C'est à dire que les installations les plus polluantes qui sont très nombreuses à Strasbourg, notamment, dans le quartier du Port du Rhin déclarent elles-mêmes leurs émissions de polluants."
Ce régime de l'auto-surveillance, c'est un vrai problème pour Thomas Bourdrel : "On sait que ce n'est pas fiable, bien sûr il y a des contrôles réalisés par la DREAL, mais ils sont peu nombreux, et les sanctions en cas de fraudes sont faibles. Mais on peut tout à fait demander, et ça a été le cas dans le bassin de Lacq en Nouvelle-Aquitaine qu'un arrêté local soit mis en place et impose plus de contrôles, plus de sanctions."
Une grande partie de la pollution industrielle échappe aux radars
L'autre problème pour les signataires de la tribune, c'est qu**'une grande partie des polluants émis par le secteur industriel n'est pas mesurée** dans l'air. "Beaucoup de composés toxiques, cancérigènes, ne sont pas dosés, ni suivis dans l'air ambiant, donc il y a vraiment une grande partie de la pollution industrielle qui échappe aux radars", précise Thomas Bourdrel.
Pour les signataires, la solution serait de mettre en place des capteurs dans les quartiers proche des zones industrielles, "afin de permettre un suivi continu des concentrations dans l’air ambiant des polluants toxiques, incluant à la fois les polluants réglementés (particules fines, NO2, Benzène) mais surtout les polluants toxiques non réglementés au premier rang desquels figurent de nombreux composés organiques volatils cancérigènes ou des gaz toxiques tel que le Butadiène ou le sulfure d’hydrogène."