EN IMAGES - À Rennes, ils plantent des arbres contre le projet d'extension du Stade Rennais
Le comité de sauvegarde de l'espace naturel de la Prévalaye à Rennes (Ille-et-Vilaine) a réalisé dimanche 31 janvier une "plantation rébellion" de 500 arbres sur des terrains concernés par le projet d'agrandissement du Stade Rennais. Une occupation des lieux est envisagée.
Alors que le projet d'agrandissement du Stade Rennais doit être présenté mardi 2 février et que le sujet fait débat depuis l'été dernier, environ 200 personnes se sont rassemblées dimanche 31 janvier sur le site de la Prévalaye à Rennes (Ille-et-Vilaine). Une opération "plantation rébellion" a été menée grâce à un don de 500 arbres par l'association Forêts en Devenir.
Ça fait 20 ans que je viens là, je n'ai pas envie que ce soit donné au Stade Rennais.
À l'origine, seulement 200 arbres étaient prévus. Et alors que les organisateurs attendaient plus de monde, ils ont pu compter sur l'aide de nombreuses familles. "J'ai pas envie qu'on le coupe parce que j'aime bien les framboises et les arbres", glisse Kelly à sa mère après avoir planté un framboisier.
Si le collectif a reçu l'accord du paysan chargé de l'entretien des terrains avec Rennes Métropole, l'action porte tout de même le nom de "Plantation rébellion". Pour Emmanuelle et David, cette opération est un coup de pression avec, dans leur viseur, la mairie de Rennes. "On essaye de récupérer le lieu. Ils ne nous ont pas beaucoup concertés pour le projet donc à un moment donné, on prend la place ! Ça fait 20 ans que je viens là, je n'ai pas envie que ce soit donné au stade."
Selon David Poisot du collectif de sauvegarde de la Prévalaye, les négociations sur l'avenir d'une partie de cet espace naturel penchent en faveur du Stade Rennais. "Le politique s'entête dans le fait du prince alors quelle est la solution aujourd'hui ? C'est l'occupation ! Si des personnes apposent le message très clair qu'il y aura une ZAD, ce n'est pas de notre responsabilité mais de celle du politique", affirme-t-il, alors qu'une pancarte sur laquelle on peut lire "Ici, future ZAD", trône près d'un stand.
Occuper les terres dans une optique agricole
L'installation éventuelle d'une ZAD, une "Zone à défendre", n'est pas exclue par Tristan, membre du collectif mais également de l'association Extinction Rebellion. "Une ZAD, ce serait de manière défensive pour empêcher les travaux de débuter ici, sachant que ce sont des terres fertiles, vivantes et végétales, elles n'ont pas uniquement pour but d'accueillir des personnes pour vivre ici mais aussi pour être cultivées, c'est dans cette optique là qu'on réfléchit à occuper ces lieux pour défendre les terres dans une optique agricole et de résilience à long terme", explique-t-il au milieu d'un immense champ.
L'occupation des terrains est donc clairement envisagée : "S'il y a un projet de construction, ça peut aller jusqu'à une occupation de ces terres le temps qu'il le faudra, pour se prendre en main de manière autonome et penser comment on peut transformer ces parcelles en culture maraîchère par exemple", répète Tristan.
Selon nos informations, l'extension du Stade Rennais devrait être inférieure aux huit hectares prévus et des compensations écologiques sont envisagées.