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Sur la piste du loup en Charente-Maritime
C'est une première depuis le retour du loup en France dans les années 90. La présence d'un loup gris a été attestée par les autorités après plusieurs signalements cette semaine à Saint-Thomas-de-Conac. Les agents de l'ONCFS aimeraient en savoir plus sur l'origine de cet animal.

Trois agents de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) se sont rendus vendredi à Saint-Thomas-de-Conac (Charente-Marititime). Ils sont retournés sur les lieux où un loup gris a été repéré par quatre témoins mercredi. Leurs photos ont été authentifiées par les experts de l'office. Il s'agit bien d'un loup, le premier attesté en Charente-Maritime depuis le retour en France de cette espèce, au début des années 1990.
Pour l'instant, aucun prélèvement ADN n'a pu être effectué, à partir de poils ou d'excréments. Impossible donc de connaître l'origine de cet animal : Italie (le plus probable), Espagne ou Allemagne. Une certitude : il ne s'agit pas d'un loup captif. Aucune disparition n'a été constatée au zoo de la Palmyre, ni dans les autres élevages de la région, dans les Deux-Sèvres et en Gironde.
L'hypothèse du mâle isolé
Le gros ventre de l'animal photographié pouvait laisser penser à une femelle enceinte, mais c'est très peu probable en cette saison. L'hypothèse privilégié est donc celle d'un gros mâle solitaire, selon Guillaume Rulin, directeur en Charente-Maritime de l'ONCFS : "On connaît un phénomène avec le loup, c'est celui de la dispersion. A l'automne, les jeunes loups reviennent dans les meutes, et en écartent des animaux, qui partent à la recherche de nouveaux territoires."
Des voyages qui peuvent atteindre plusieurs centaines de kilomètres. "Les loups suivent souvent les axes routiers, note Guillaume Rulin. Ce qui fait que chaque année vous avez des automobilistes qui les filment du bord de la route avec leurs téléphone. Et bien souvent l'animal s'arrête, regarde, et s'en va tranquillement."
Appel aux éleveurs
L'ONCFS s'est aussi rendu vendredi dans un élevage bio de moutons à Mortagne-sur-Gironde, où six brebis avaient été tuées début novembre lors d'une attaque que l'éleveur avait attribuée à des chiens errants. Mais deux semaines plus tard, impossible de faire des prélèvements ni de tirer des conclusions. D'où cet appel lancé par les autorités aux éleveurs pour signaler très rapidement d'autres cas, qui peuvent d'ailleurs faire l'objet d'indemnisations.
Les agents de l'ONFCS sont également preneurs de nouveaux signalements, pour tenter de suivre le plus longtemps possible cet individu. "En Eure-et-Loir, le loup a été vu deux jours, et puis il a totalement disparu" note Guillaume Rulin, qui juge très improbable que cette espèce fasse souche en Charente-Maritime.
Pas question de le capturer
Mais selon l'ONCFS, il n'y a aucune raison de capturer cet animal, une espèce protégée. "C'est un prédateur comme un autre pour la faune sauvage, souligne Guillaume Rulin. Pour les éleveurs il y a tout un protocole. Et ce n'est pas un animal qui attaque pour attaquer. Si on ne l'embête pas, il n'y a pas de raison qu'il soit agressif."
Notez qu'en Charente, plusieurs signalements de loups ont été effectués ces dernières années. Mais ils n'ont pas pu être attestés officiellement.
Deux ou trois agents de l'ONCFS vont poursuivre leurs recherches tout le week-end, dans le secteur de Saint-Thomas-de-Conac. Ils attendent vos signalements au 05.46.74.95.20 ou sur l'adresse mail de leur service: sd17@oncfs.gouv.fr
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