Sur les sentiers de randonnée bretons, les bâtons de marche accélèrent l'érosion des sols
Les bâtons de randonnée continuent à endommager les sentiers de la presqu'île de Crozon et du littoral breton en général. Le maire de Crozon a sollicité la préfecture pour en réglementer l'usage.
C'est un fléau qui ne se voit pas. Les bâtons de randonnée, avec leurs pointes métalliques, font des dégâts sur les sentiers côtiers, notamment en période estivale où l'affluence se fait plus forte. En les plantant dans le sol, les pointes créent des trous qui laissent ensuite s'infiltrer l'eau. Avec les tempêtes, la houle et le vent, l'érosion des sols s'accélère et ceux-ci menacent de s'effondrer. "Regardez, on en voit partout là", confirme Claire Pêcheur, guide de randonnée professionnelle. Sur le sentier du GR34, au Cap de la Chèvre, en fixant le chemin, on voit des centaines de petits trous apparaître, dus aux bâtons de marche. "Imaginez donc avec la fréquentation de l'été", rajoute la guide.
Les embouts en caoutchouc pour éviter d'abîmer les sols
Le maire de Crozon, Patrick Berthelot, a sollicité la préfecture du Finistère pour réglementer l'usage des bâtons en presqu'île. Pour Claire Pêcheur, il est compliqué d'en interdire l'usage car "ça exclut une partie du public qui a besoin de ces bâtons pour marcher. Ça serait dommage que ces personnes ne puissent plus venir marcher. Car la randonnée, c'est accessible à tous et c'est quasiment gratuit". Elle précise que la marche nordique, qu'elle pratique également, n'est pas concernée par cette problématique car elle ne traverse pas les sentiers côtiers fragiles.
L'une des solutions réside dans l'embout en caoutchouc qui se fixe sur la pointe en métal du bâton. "Quand on le pose sur le sol, ça ne le transperce pas et ça ne pas fait pas plus d'impact que la semelle de ma chaussure", montre Claire Pécheur. Avec son collectif de guides de randonnée Dizolo, elle vend à prix coûtant aux participants des embouts pour leurs bâtons, "j'en ai plus d'une centaine pour toute l'année", explique-t-elle, "quand on informe et sensibilise les gens aux effets de la pointe de bâtons, ils n'ont aucun problème à utiliser les embouts. Il suffit d'en parler et surtout, de rendre ça accessible". La professionnelle souhaiterait que ces accessoires puissent être distribués à plus grande échelle, comme dans les mairies ou les offices de tourisme.
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