Haute-Savoie : des chercheurs évaluent le taux de contamination aux microplastiques du lac d'Anterne
Le lac d'Anterne, à Passy en Haute-Savoie, niché à 2000 mètres d'altitude, a reçu la visite ce jeudi d'une dizaine de chercheurs. Ils sont venus tester son taux de contamination aux microplastiques. Cette action est à l'initiative de l'association Aqualti.

C'est une première en France. Une dizaine de chercheurs est venue jeudi 29 août faire des tests dans le lac d'Anterne, à Passy en Haute-Savoie. L'objectif, connaître son taux de contamination aux microplastiques, de minuscules particules de plastique présentes notamment dans l'air. Et il a tout d'abord fallu s'employer pour y arriver : 45 minutes de 4X4 puis une heure de marche...

L'équipe est composée d'enseignants chercheurs de l'université Savoie Mont-Blanc, de l'université Paris Est-Créteil et de l'Asters, le Conservatoire d'espaces naturels de Haute-Savoie. Cette expédition est organisée par Aqualti, une association qui organise des missions scientifiques. Cette journée s'inscrit dans le projet "Plastilac", un programme de recherche du taux de microplastiques dans les lacs les plus reculés de l'activité humaine.
Plusieurs méthodes de test
"Si on trouve du microplastique ici, on en trouvera partout" estime Frédéric Gillet, président d'Aqualti. De son côté, Peter Gallinelli, le vice président, alerte : "il est plus que temps d'agir et on aurait dû le faire depuis longtemps. _En tant que navigateur, je suis effaré de voir la quantité de déchets plastiques que l'on trouve partout sur la planète_. Ces déchets sont transportés et se dispersent dans la nature."
À ECOUTER - Notre reportage sur les tests au lac d'Anterne
Pour effectuer les tests, plusieurs méthodes sont utilisées. Au bord du lac, l'équipe s'active pour installer une structure métallique sur deux canoës gonflables."On va installer dessus un filet de 50 microns, cela représente l'épaisseur d'un cheveu, et on racler le lac pendant 30 minutes pour filtrer entre 200 et 300 mètre cube d'eau." explique Frédéric Gillet, le président d'Aqualti. Certains chercheurs ont une blouse blanche pour éviter que des particules de plastiques, accrochées aux vêtements, tombent dans l'eau.

Au même moment, deux plongeurs sont eux sous l'eau, et elle est à 5 degrés. Ils prélèvent des sédiments, c'est à dire des matières organiques présentes au fond du lac. Parmi eux, Grégory Tourreau, hydrobiologiste. "On a trois zone ciblées pour couvrir toute la surface du lac. Le prélèvement se fait avec un flacon. On l'enfonce dans les sédiments et en avançant il va se remplir progressivement. Un prélèvement est fait toutes les quatre minutes, ce qui correspond à 75 mètres d'espace entre les points".

Johnny Gasperi, enseignant chercheur à l'université Paris Est-Créteil, est à bord du bateau et il ne voulait pas rater cette journée. "Cela va vraiment nous donner une idée de comment ces plastiques se transfèrent des zones de contamination, des zones urbaines, jusqu'à celles les plus reculées. Ce genre d'étude est très novateur et ça peut devenir une référence, cela va nous permettre de voir ce qu'il en est."
Les résultats connus d'ici début 2020
La dernière méthode est celle de la Jauge Owen. Une sorte de réceptacle a été installé il y a un mois sur le lac pour récupérer d'éventuels dépôts atmosphériques de plastique. Il est temps de le récupérer.
Tous les échantillons vont maintenant être étudiés en laboratoire. Les résultats seront connus d'ici début 2020. Au mois de juin, l'équipe d'Aqualti a effectué les mêmes tests dans le lac de la Muzelle en Isère.