Triste fin de périple pour le baleineau Wally
La baleine grise du Pacifique nord qui s’était égarée en Méditerranée début mars a été aperçue ce weekend amaigrie et très affaiblie dans les eaux de Majorque. Les scientifiques sont désormais très pessimistes sur ses chances de survie.
L'espoir s'amenuise pour le baleineau "Wally". Ce jeune cétacé âgé de deux ans, long de huit mètres et pesant plus de sept tonnes s’était égaré en Méditerranée début mars en passant le détroit de Gibraltar. Après avoir longé le littoral du Maroc et de l’Algérie, puis remonté les côtes italiennes et françaises, il avait été aperçu le 6 mai au large d’Argeles et Banyuls. Depuis, il a poursuivi sa route jusqu’à Alicante puis les Baléares où l’animal est apparu extrêmement affaibli ce samedi 22 mai.
Une lente agonie
Selon des scientifiques de l’aquarium de Palma cités dans le journal La Vanguardia, le cétacé était épuisé et d’une grande maigreur, à tel point que ses vertèbres étaient visibles en surface ! Une dégradation de son état de santé observée tout au long de son périple au large des côtes catalanes, où la baleine grise s’est notamment arrêtée à Port de la Selva puis est restée longuement immergée face à l’embouchure du Besòs, sans doute pour tenter de reprendre des forces en ingérant les micro-organismes charriés par la vase de la rivière.
Car la principale menace pour la survie de Wally, c’est l’absence de plancton en quantité et qualité suffisante en Méditerranée pour lui permettre de se nourrir correctement. L’animal égaré a ainsi pratiquement épuisé ses réserves de graisse et les experts sont désormais très pessimistes sur ses chances de survie.
Pas d'opération de secours possible
Il y a désormais peu de chances que la baleine soit sauvée malgré une forte mobilisation des autorités catalanes et espagnoles. Signalée dés le 8 mai au Port de la Selva, la baleine grise a été régulièrement escortée par les embarcations de la protection de la faune, mais aussi les zodiacs des pompiers et même un hélicoptère de la Guardia civil ! Une surveillance nécessaire pour éviter toute collision avec des navires ou des baigneurs alors que le cétacé s’est notamment rapproché des entrées des ports de Barcelone ou Benidorm.
Autre objectif de ce dispositif de suivi : empêcher que les nombreux curieux ne s’approchent trop prés de Wally pour éviter de le stresser et le désorienter encore davantage. Malheureusement, il n’existe pas de techniques de sauvetage permettant de remorquer ou même guider un cétacé d’une telle taille. Wally ne peut donc compter que sur lui-même pour se sauver, mais hélas, il semble désormais bien trop amaigri et épuisé pour parvenir à remonter les courants jusqu’à l’océan Atlantique.
Wally a été aperçu pour la dernière fois samedi dans les eaux de Majorque. Depuis, les scientifiques de l’institut espagnol d’océanographie ont perdu sa trace.