100 ans après la bataille de Verdun : retour en enfer
Le Mémorial de Verdun rouvre lundi, pour le centenaire de la bataille de Verdun. Ici revivez le détail de ces 10 mois de combats entre Français et Allemands. "Une guerre dans la guerre" disent les spécialistes. Une boucherie sur laquelle nous revenons en chiffres et en images.

La bataille de Verdun démarre le 21 février 1916. Elle se terminera 10 mois plus tard, le 19 décembre, quelques jours avant Noël. L"un des Noëls les plus tragiques de notre histoire moderne. Et pour cause, cette bataille de Verdun est restée dans les mémoires pour sa violence, son atrocité, son intensité et son bilan humain effroyable.
Plus de 714 000 morts ou blessés au total. 362 000 coté français, presque autant coté assaillant, coté allemand. Une moyenne de 70 000 victimes par mois, 97 par heure. Un bilan effrayant qui s'explique par le choix stratégique des allemands.
1.000 obus au mètre carré
Le général Erich von Falkenhayn, commandant en chef de l'armée allemande avait une ambition: "saigner à blanc l'armée française ". Et les moyens pour y parvenir étaient tout aussi simple. Noyer l'armée tricolore sous un déluge d'obus. 1.000 obus au mètre carré. Les déflagrations sont incessantes, de jour comme de nuit. Certains soldats ne reconnaissent pas un paysage entre le matin et le soir tellement les terres ont été déformé par les bombes.

Des scènes apocalyptiques qui font de cette bataille de Verdun, l'une des plus inhumaines auxquelles l'homme se soit livré. L'artillerie y cause 80% des pertes. Les soldats français, vivent l'enfer, assommés de tirs. Antoine Prost, président du comité scientifique du Mémorial, professeur émérite à l'Université Paris 1 Sorbonne et l'Institut d'Etudes Politiques de Paris :
Le fait que gisaient dans le sol du champ de bataille de Verdun les restes de plus de 130 000 soldats, qui furent réunis dans l’Ossuaire de Douaumont, suffit à résumer l’incroyable brutalité, la violence extrême de cette bataille franco-allemande.
Des obus encore présents aujourd'hui
Encore aujourd'hui, sur 22 millions d'obus, un quart au moins n'ont pas explosé.

Bénéfice militaire nul
Cette bataille dévastatrice, n'aura finalement pas connu de vainqueur. Le bénéfice militaire est nul. Elle se termina par un retour à la situation antérieure. Une génération entière d'homme y est sacrifiée et tous les Poilus garderont mémoire de cette terrible bataille, car toute l'armée va y passer, par roulement.
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