Douze mois de prison avec sursis pour le gendarme qui avait tué accidentellement une postière à Mulsanne
Le gendarme qui avait provoqué un accident de la route mortel en mai 2020 à Mulsanne a été condamné, vendredi 22 janvier 2021, par le tribunal correctionnel du Mans. Il était poursuivi pour homicide involontaire et blessures involontaires. Le prévenu écope de douze mois de prison avec sursis.
Les juges sont allés au delà des réquisitions du parquet. Le fonctionnaire a été condamné à douze mois de prison avec sursis, peine assortie d'une annulation de permis de conduire avec interdiction de le repasser dans les six mois. Le procureur avait lui requis dix mois de prison avec sursis à l'encontre de ce gendarme dont l'imprudence avait causé la mort d'une postière au printemps dernier à Mulsanne. Cette factrice était décédée le 9 juin des suites de son traumatisme crânien dû à son accident, 16 jours plus tôt. Une drame de la route qui s'explique par la vitesse excessive du gendarme.
30 km/h au dessus de la vitesse autorisée
A l'audience, celui qui a mis son costume d'apparat de maréchal des logis chef le reconnaît sans difficulté : il roulait beaucoup trop vite, 30 kilomètres/heure au dessus de la vitesse autorisée. Accroché à la barre, l'homme d'une quarantaine d'années admet néanmoins que son statut ne l'autorise pas à appuyer impunément sur l'accélérateur.
Pourtant, un collègue a affirmé durant l'enquête qu'en intervention, le prévenu aimait la vitesse et mettait aussi le gyrophare sans que ne cela soit nécessaire. Des accusations qui collent parfaitement au scénario dramatique du 25 mai. "Je ne m'explique pas le fait que je me sois speedé", explique maladroitement le fonctionnaire. L'air abattu, il se dit sincèrement désolé des conséquences de son comportement. L'accident a non seulement causé la mort d'une factrice mais l'homme gardé à vue et transporté par les gendarmes ce 25 mai a lui aussi été grièvement blessé, d'où plusieurs mois de rééducation.
Pas de sanction par l'administration de la gendarmerie
Mais le président du tribunal fait remarquer au prévenu qu'il était mieux placé que quiconque pour savoir que le pire aurait pu être évité si les limitations de vitesse avaient été respectées. L'homme opine du chef silencieusement.
A ce jour, il n'a pas été sanctionné par l'administration, mais il a demandé à changer de service pour ne plus être sur le terrain. Une nouvelle affectation lui a été accordée cet automne.