Vingt ans après l'attentat de La Baule : "On peut faire un parallèle avec l'islamisme radical"
C'est lui qui était visé par l'attentat de La Baule, il y a 20 ans : Christophe Priou, à l'époque maire du Croisic et président du SICAPG où le colis piégé a explosé. Il en est encore bouleversé.
Il y a 20 ans, un employé du SICAPG, le syndicat intercommunal de la Côte d'Amour et de la presqu'île Guérandaise, était tué par l'explosion d'une chaîne hi fi piégée. Le colis avait été adressé, quelques mois plus tôt, au maire du Croisic et président du SICAPG, Christophe Priou. C'est lui qui était visé par cet attentat commis par un militant d'extrême droite, Philippe Rivet. Pour lui aussi, l'émotion est toujours très forte, 20 ans après.
La vie a basculé définitivement pour Jacques Leparoux
"On est presque dans l'indicible. C'est en tant que président de cette structure, pas en tant que citoyen, que j'étais visé. La vie a basculé définitivement pour Jacques Leparoux, la victime, pour Pascale qui partageait sa vie, pour sa famille, pour nous... Et puis après vous êtes placé sous surveillance, il y a plein d'auditions pour trouver la vérité. Ça dure des semaines, des mois, il y a plusieurs scénarios qui sont échafaudés, il y a la rumeur....", se remémore Christophe Priou.
Un travail de police scientifique
Vingt ans après, l'élu salue le travail de la police : "C'était un véritable travail de police scientifique et d'intime conviction de la part des enquêteurs. La justice a ensuite fait son travail puisqu'il y a eu trois procès d'assises pour arriver à la condamnation du principal coupable". Philippe Rivet, un militant d'extrême droite, qui s'était présenté aux élections cantonales face à Christophe Priou.
Aujourd'hui, on peut faire un parallèle avec l'extrémisme radical
C'est aussi pour ça qu'il ne faut pas oublier cet attentat pour l'ancien maire du Croisic : "On était dans une pensée extrémiste. Et, aujourd'hui, on peut faire un parallèle avec l'extrémisme islamiste et radical. À chaque fois, ce sont des cellules. Là, c'était quatre personnes. Et, à chaque fois, l'objectif c'est de déstabiliser une société établie. En 2000, c'était un maire et un président d'intercommunalité et, demain, ça pourra être un dirigeant de telle ou telle chose. Et on s’aperçoit que pour déstabiliser les choses, il ne faut pas être nombreux, c'est une personne, deux, trois, quatre... Et c'est pour ça qu'il est important de lutter contre toutes les formes d'extrémisme", conclut Christophe Priou.