50 ans après, Arette commémore son séisme, le plus important du siècle dernier en France
Arette commémore de mercredi et jusqu'à lundi les 50 ans de son tremblement de terre, certainement le plus important et le plus médiatique des séismes du 20e siècle en France. Sur place, personne n'a oublié ce soir du 13 août 1967.

Le 13 août 1967, à 23h09 précises, les premières secousses sont ressenties. Quelques minutes plus tard, à 23h15, le clocher de l'église est fendu en deux. Le séisme se produit en deux temps. Les habitants ont quelques minutes pour sortir de chez eux et se protéger. Le village d’Arette est détruit à 80 %. Près de huit cents Aréttois se retrouvent ainsi sinistrés. Le séisme de magnitude 5,2 est ressenti jusque dans les communes voisines. Lanne et Montory sont également touchées. Une vieille dame meurt bloquée chez elle.
Paulette Ambille elle se souvient de cette nuit du 13 août. "J'avais 25 ans. Je me suis retrouvée à quatre pattes à côté de mon lit. Ma mère était sourde et demandait ce qu'il se passait. Mon père criait que c'était un tremblement de terre. Mon frère, lui, qui dormait au dessus s'est appuyé sur un mur qui s'est effondré ! Nous sommes alors sortis pour nous mettre à l'abri. Aujourd'hui encore, je vois des gens qui arrivent en cherchant les ruines. Je leur réponds en souriant que je suis l'une d'entre elles."
Paulette Ambille.
"Je me suis retrouvée à quatre pattes à côté de mon lit !"
►Paulette Ambille, survivante du séisme
176 millions de francs de travaux
La reconstruction d'Arette va durer plusieurs années. Près de 340 bâtiments sont rasés et reconstruits selon les normes parasismiques. L'église est aussi entièrement reconstruite. Une oeuvre d'un sculpteur hollandais représentant l'ancien clocher fendu par la secousse a depuis été installée devant la nouvelle église. Au total, la reconstruction aura coûté 176 millions de francs de l'époque, dont 103 millions versés par l'Etat. Aujourd'hui, c'est le devoir de mémoire qui importe pour le maire d'Arette.
Pierre Casabonne.
On a basculé dans la modernité plus vite que les autres."
►Pierre Casabonne, maire d'Arette
"Oui, cela a un sens aujourd'hui encore de raconter ce qu'il s'est passé, explique Pierre Casabonne, de se rappeler pourquoi notre commune a un caractère moderne. Cette page a été tournée rapidement. On a vite basculé dans la modernité, plus vite que les villages voisins. Nous avons aujourd'hui des constructions parasismiques sensées nous protéger et éviter que notre village soit à nouveau défiguré. Mais nous devons encore acquérir les réflexes pour ne pas subir de plein fouet ce type de catastrophes."
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