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Gilets jaunes : les dégradations contre les radars se multiplient depuis le début du mouvement
Depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, les dégradations de radars se multiplient dans toute la France. 600 appareils ont été vandalisés en deux semaines, d'après le site internet spécialisé radars-auto.com. Dans certaines régions, la plupart des radars sont hors service.

Jets de peinture, vitres cassées, incendies, sacs-poubelles ou gilets jaunes enfilés directement sur les radars : les actes de vandalisme contre des radars se multiplient ces derniers jours, partout en France. Une hausse des dégradations qui coïncide avec le début de la mobilisation des gilets jaunes.
Pas de chiffres officiels
D'après le site spécialisé radars-auto.com , 600 appareils ont été vandalisés en deux semaines. Difficile de vérifier ce chiffre, les autorités ayant visiblement pour consigne de ne pas communiquer sur le sujet, afin d'éviter de créer un "effet de mode". Celle de la Haute-Loire révèle tout de même que 18 radars ont été dégradés ces dernières semaines dans le département, tandis que la préfète de la Charente recense 42 radars vandalisés en une dizaine de jours.
Une tendance que France Bleu a constaté un peu partout en France.
Le 20 novembre dernier, France Bleu Béarn faisait déjà ce constat : une grande vague de détérioration de radars fixes est en cours en Béarn. Dix radars fixes sur 14 se trouvent hors service, et la plupart des dégradations sont très récentes.
Dans les Alpes-Maritimes , à peine six jours après le début de la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants, la préfecture était formelle : ce sont des gilets jaunes qui ont vandalisé trois radars dans le département.
De la Bretagne aux Bouches-du-Rhône : des radars hors service
Fin novembre, le mouvement continuait de s'étendre. France Bleu Gascogne recensait des actes de vandalisme sur plus de la moitié des radars fixes des Landes. Quatorze des 27 boîtiers du département avaient été neutralisés.
En Dordogne, plus de 80% des radars fixes sont aujourd'hui hors service. 19 radars fixes (sur 23 au total) ne flashent plus, d'après France Bleu Périgord.
"La plupart des radars" des Pyrénées-Orientales ne fonctionnent plus non plus, d'après France Bleu Roussillon. Sur place, beaucoup de gilets jaunes nous ont confié que ce type d'action est un bon moyen pour exprimer la colère, et leur ras-le-bol contre les taxes imposées par le gouvernement.
Et la liste est encore longue : en quelques semaines, la moitié des radars fixes a été vandalisée en Mayenne, 22 des 24 radars de la Manche ont été entravés ou dégradés depuis le début du mouvement, certains ont été recouverts de sacs-poubelles ou d'un gilet jaune dans les Bouches-du-Rhône, d'autres tagués à la peinture rouge en Bretagne. Des gilets jaunes ont parfois été arrêtés en flagrant délit, par exemple au nord de Toulouse.
En Drôme-Ardèche, près d'une vingtaine de machines ont été dégradées : un mode d'action qui ne fait pas l'unanimité chez les gilets jaunes. Au micro de France Bleu Drôme-Ardèche, Sébastien explique qu'il soutient le mouvement, mais regrette ce type de dégradations. "Je comprends qu'on les cache, dit-il, mais pas qu'on les casse. Car c'est l'État qui doit rembourser la dégradation, avec nos impôts, et donc c'est nous qui payons finalement."
"Une toute petite joie, mais une très lourde responsabilité"
Un constat partagé par Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Il confirme que les actes de vandalisme sur les radars sont en augmentation depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes. Des actes qu'il déplore : "Les radars, contrairement à tous les clichés que l'on peut véhiculer, ce sont des instruments qui servent à sauver des vies. Empêcher un radar de fonctionner, c'est un acte grave. C'est une toute petite joie, mais une très lourde responsabilité". Autre conséquence, le coût de ces dégradations pour la société. "Les réparations que nous allons faire, au fond, c'est avec l'argent public. C'est désolant de s'en prendre à un bien public", conclut-il.
Quelles sanctions ?
Comme le rappelle le site internet de la Sécurité routière , la dégradation d’un radar est un délit. Il est passible, selon la gravité du vandalisme, d'une amende et parfois même d'une peine de prison ferme. Si le radar est bâché, l'amende peut atteindre 15.000 euros d’amende et être assortie une peine d’intérêt général. Si le radar a été incendié, les sanctions sont plus lourdes : jusqu’à 30.000 euros d’amende et 2 ans d’emprisonnement. Si le radar est complètement détruit, l'amende peut même grimper à 75.000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement. La peine peut être encore plus importante si les actes sont commis en groupe : jusqu’à 100.000 euros d’amende et 7 ans d’emprisonnement.
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