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A Saint-Laurent-Médoc, des travailleurs étrangers vivent dans un campement insalubre
Depuis une dizaine d'années à Saint-Laurent-Médoc, un campement sauvage abrite des dizaines voire des centaines de travailleurs étrangers, des saisonniers, et des personnes marginalisées. Tous vivent dans des conditions insalubres sur un terrain privé, souvent entre deux contrats de travail.

C'est une réalité qui contraste avec les majestueux châteaux du Médoc. A Saint-Laurent-Médoc, le site d'un ancien château en ruine près de la déchetterie abrite des dizaines voire des centaines de personnes dans des conditions précaires et insalubres. Un campement sauvage sur un terrain privé, où se côtoient depuis une dizaine d'années des travailleurs étrangers, des saisonniers, des chômeurs ou encore des personnes marginalisées. Une situation pointée du doigt par les associations, mais les élus locaux se disent démunis.
Pas d'eau ni d’électricité
Une cinquantaine de personnes vivent en cette fin octobre dans des tentes de fortune, des caravanes, des camping-car ou dorment sur des canapés. Le squat, situé sur le terrain du château en ruine Perganson, n'a ni d'accès à l'eau ni à l’électricité. Il y a peu de Français. La plupart sont des travailleurs étrangers : espagnols, portugais, italiens ou encore bulgares. En ce moment, ils viennent effectuer des travaux d'hiver dans la vigne, récolter des kiwis, de la maçonnerie ou tout autre travail. En période de vendanges, ils peuvent être jusqu'à 300 à vivre ici.
"C_'est une folie de vivre avec si peu d’hygiène,_ témoigne Loli, 49 ans, Espagnole. Elle vient de finir les vendanges et s'apprête à partir récolter les kiwis à Peyrehorade, dans les Landes. En attendant, elle vit dans le campement_. Il nous faut un confort minimal, certains font leurs besoins n'importe où, ne peuvent pas se doucher, alors que nous devons aller travailler. Mais si les gens ne veulent pas que nous soyons ici, alors qu'ils créent un campement pour tous les gens qui viennent travailler." _
Tout le monde est au courant mais ça paraît juste normal — Hélène Delmouly, 49 ans, bénévole
Hélène Delmouly vient régulièrement aider les habitants du squat. Cette Pauillacaise leur lave le linge, fournit douches et dons de nourriture ou produits d'hygiène. "Déjà qu'il y a la barrière de la langue, ils ne savent pas comment faire, ils se font rejeter partout, ajoute-t-elle. Et dans la commune il n'y a rien, pas de douche municipale, et les toilettes sont à 5 km." Elle appelle les pouvoirs publics à prendre le problème à bras le corps.
La mairie se dit démunie
Justement la mairie de Saint-Laurent-Médoc dit prendre le problème au sérieux, mais se dit également démunie. "La situation dure et s'empire" explique Jean-Marie Feron, le maire. Il y a quelques mois, le tribunal administratif de Bordeaux a donné raison au maire concernant un arrêté de mise en péril du site. Mais depuis, le propriétaire n'a toujours rien fait selon le maire : "Il devrait sécuriser le site qui est dangereux."
Jean-Marie Feron reconnait d'autre part de gros problèmes dans l'accueil des travailleurs saisonniers. Mais trouver des sites reste compliqué selon lui : "Il faudrait trouver des terrains en zone naturelle, mais il faut des dérogations au niveau de la réglementation pour créer des campings ou des aires d'accueil dédiés aux travailleurs saisonniers." Des dérogations que seule la préfecture peut accorder. En attendant, le maire dit travailler avec les collectivités, le département ou encore le Parc naturel régional du Médoc pour trouver des solutions.