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Accident de Puisseguin : "Cinq ans d'enquête pour rien !", pas de procès en vue
Ce 23 octobre, cinq ans après l'accident entre un camion et un autocar qui a coûté la vie à 43 personnes, la perspective d'un procès s'éloigne. L'enquête judiciaire est achevée depuis plusieurs mois, sans mise en examen, mais les rescapés et les familles des victimes ne veulent pas en rester là.

"Cinq ans d'enquête pour rien !", s'exclame Michel Vigier, le président du collectif des victimes de l'accident de Puisseguin. Ce 23 octobre 2020, il va participer à la commémoration du drame dans la commune et dans le village voisin de Petit-Palais-et-Cornemps, où la plupart des personnes tuées étaient membres du club du troisième âge. Des gerbes seront déposées.
Toujours pas de responsable
En février dernier, le parquet de Libourne a mis fin aux investigations sans avoir retenu de mise en examen, la principale responsabilité de l'accident revenant au conducteur du poids lourd, mort dans l'accident. Ainsi, les chances d'un procès au pénal s'éloignent, ce qui rend furieux les rescapés et proches de victimes. "Pourquoi ce feu ?", répète Michel Vigier. Il pointe du doigt l'incendie du car, qui est allé très vite, et n'a laissé que très peu de temps aux personnes à bord ; huit ont survécu.
Les matériaux seraient en cause selon lui : "Dans le car, c'est catastrophique au point de vue tissu. Un rien l'enflamme. On est choqué parce que des améliorations ont été faites dans les bateaux, dans les avions, et pourquoi pas dans les cars ?" L'enquête judiciaire a conclu, en février, que les équipements du car étaient conformes à la réglementation en vigueur.
"On s'attaque à quelque chose de compliqué"
Les trois avocats des victimes ont demandé à ce que le constructeur du car, Mercedes, soit entendu par la justice, mais la demande a été rejetée en mai. Ils ont fait appel. "On s'attaque à quelque chose de compliqué, confie Maître Antoine Chambolle, l'un des trois avocats. D'un certain côté le bus était aux normes, mais on sait que ces normes sont insuffisantes, et les constructeurs le savent. Il y a quand même, de la part d'un constructeur un peu d'imprudence et de négligence." La décision au sujet de l'appel devrait être connue d'ici la fin de l'année 2020.