Affaire de la grotte sanglante de Sète : une mort "sordide" selon le médecin-légiste
Mercredi, au procès de la grotte sanglante de Sète, c'était la journée des experts scientifiques. Ils ont décortiqué les conditions de la mort de Patrick Isoird, retrouvé dans une grotte en juillet 2014. Rémi Chesne et Audrey Louvet sont accusés d'assassinat sur fond de rivalité amoureuse.
Balistique, incendie, physico-chimie et médecine légale, au troisième jour du procès de l'assassinat de Patrick Isoird ce mercredi, la parole était aux experts scientifiques. Ils ont décortiqué les conditions de la mort du Sètois, dont le corps a été retrouvé dans une grotte du Mont Saint Clair en juillet 2014. Un crime pour lequel Rémi Chesne et Audrey Louvet sont jugés aux assises de l'Hérault depuis le début de la semaine et qui serait motivé par une rivalité amoureuse.
"Ce ne sont pas des cas qu'on rencontre tous les deux jours en médecine légale."- (Dr Boismenu)
"On peut parler d'exécution ?" interroge l'avocat du frère de la victime, Me Jean-Marc Darrigade. À la barre, le Dr Laurent Boismenu refuse d'être entraîné sur ce terrain-là, le médecin-légiste préfère parler de "contexte sordide".
Sordide en raison "du lieu" tout d'abord. Une grotte humide et obscure avec toutes ces galeries, vestiges de l'époque à laquelle c'était un bunker allemand, pendant la seconde guerre mondiale.
Retrouvé mort trois semaines après sa disparition
Sordide également en raison "des conditions" dans lesquelles Patrick Isoird a été tué à 49 ans. "Pieds et poings liés" avec du ruban adhésif, un sac en tissu sur la tête, il a reçu deux tirs à très courte distance, qui lui ont été fatals. Ensuite, son corps a été brûlé au niveau de l'abdomen. "Le pire moyen pour faire disparaître des traces" estime le légiste. "Nous sommes faits d'eau à 70%" explique-t-il et pour brûler de l'eau...
Chaleur intense et prolongée
Dans cette affaire, il a fallu alimenter le feu pendant plusieurs heures avec un accélérant, en l'occurrence du carburant pour voiture. Les parois de la cavité étaient noires de suie et pour arriver à carboniser -en partie- le corps de la victime, la température est montée de 700 à 1.000° C. Un corps brûlé à un stade qui se situe juste avant celui de l'incinération. Quand les os sont réduits en cendres.