Affaire des grenouilles de Grignols : "On est fatigués, parce que ça dure, ça dure !"
La cour d'appel de Bordeaux doit dire ce mardi si les grenouilles de Grignols peuvent être déplacées de la fameuse mare ou non. Annie et Michel Pécheras, les propriétaires, sont fatigués par les années de procédure mais déterminés à se battre pour garder leur petit coin de bonheur.

Le marathon judiciaire autour des grenouilles de Grignols se poursuit. La cour d'appel de Bordeaux doit dire ce mardi 17 décembre si oui ou non, les fameuses grenouilles, dont huit espèces sont protégées peuvent être déplacées. Les propriétaires, Annie et Michel Pécheras, sont condamnés à reboucher leur mare, parce que le bruit des batraciens dérange leurs voisins.
Le couple vit avec cette affaire depuis plus de huit ans. Annie et Michel sont usés, mais déterminés à défendre leur petit coin de bonheur. L'affaire ne les empêche pas de profiter de leur mare : "C'est très très reposant de venir au bord de l'eau. L'été c'est sympa, il y a des chevreuils, des sangliers qui viennent boire, il y a toute une vie ! Et puis nous on vient se balader au soleil, on est bien !"
Leur retraite saisie, 530 euros par mois pour vivre
Mais ils sont condamnés à payer pour chaque jour où elle n'est pas rebouchée : "On ne sait plus trop où on en est. D'abord c'était 150, après ils ont demandé 300 euros, mais on ne le donnera jamais ! C'est immense, même si on vend tout ..." Comme ils ne payent pas, une grande partie de leur retraite est saisie : il leur reste 530 euros par mois pour vivre et ils estiment avoir dépensé déjà près de 15.000 euros dans cette affaire.
Annie et Michel Pécheras gardent malgré tout la tête haute, convaincus que les accusations de leurs voisins reposent sur des mensonges : "On est fatigués, parce que ça dure, ça dure ! Mais bon, on a rien fait de mal, on ne se laissera pas marcher sur les pieds par un couple qui invente des aberrations !" assure Annie.

La grenouille, c'est un porte bonheur dans certains pays" "mais pas ici, pas à Grignols !
Dehors, il y a la mare. Dans la maison, des grenouilles un peu partout sur les meubles et jusque sur les post-it pour se repérer dans les pièces du dossier, comme un pied de nez : "la grenouille, c'est un porte bonheur dans certains pays !" lance Annie, "mais pas ici, pas à Grignols" répond Michel du tac au tac, et ils rient : "alors espérons, espérons, mais de toute façon on ne s'arrêtera pas !" Annie et Michel Pécheras sont même prêts à saisir la Cour de justice de l'Union européenne.