Affaire des "Ubershit" à Grenoble : un livreur condamné à 10 mois de prison avec sursis
Un jeune homme de 21 ans a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Grenoble. Il avait été interpellé en février pour avoir livré de la drogue via une commande passée sur Snapchat. C'est le phénomène des "Ubershit" créés pendant le confinement.
"Vous ne livrez pas une pizza Monsieur", insiste la Présidente du tribunal correctionnel de Grenoble face au livreur de drogue ce lundi. Cet homme de 21 ans était jugé pour trafic et possession de stupéfiant. Il a été interpellé en février dernier alors qu'il devait porter une commande de cannabis à un client du compte Snapchat "Livraison Stup 38". Des enquêteurs se sont fait passer pour des acheteurs afin de le coincer.
C'était ma première livraison et pour rendre un service - Le prévenu
Les policiers le trouvent en possession de 6 grammes de résine de cannabis et de 430 euros en argent liquide. Il a été renvoyé en correctionnelle en comparution immédiate le 24 février 2021, avant d'être placé en détention provisoire le temps de préparer sa défense, la première audience ayant été renvoyée. Son avocate, Maître Marie Fraquet, avait obtenu sa libération et placement sous contrôle judiciaire le 5 mars dernier.
Un penchant pour le cannabis
De grosses sommes d'argent liquide, 2600 euros en liasse de 50, sont découvertes chez lui par les enquêteurs. "Je retire souvent pour avoir de l'épargne chez moi", se défend-il face aux juges, pas très convaincus, pas plus que la Procureure de la République. Il raconte avoir accepté de rendre ce service "à une connaissance" pour "quelques joints". Là aussi, les magistrat se montrent sceptiques au vu de sa situation professionnelle. Ce jeune homme travaille depuis deux ans en tant qu'électricien intérimaire et déclare gagner "1800 euros par mois en moyenne".
Sauf qu'il était déjà connu de la justice. En septembre 2020, il avait été pris en flagrant délit avec une plaquette de résine de cannabis, des pochons et une balance de précision dans sa voiture garée dans le garage de l'immeuble où habite sa famille. Le parfait équipement du trafiquant, selon les juges. "C'est pour contrôler ma consommation personnelle. Comme ça, je fume un pochon par jour, et j'en donnais aussi à ma copine", dit-il.
Ma semaine en détention m'a fait réfléchir - Le prévenu
La procureure de la République adjointe Cécile Nainani, dans son réquisitoire, a insisté sur la nouvelle méthode d'enquête utilisée par les policiers, à savoir la traque des dealers en se faisant passer pour des clients. Elle a requis contre lui une peine de 10 mois d'emprisonnement avec sursis accompagnée d'une obligation, pendant deux ans, de suivre des soins et de maintenir une activité professionnelle. Elle a aussi demandé la confiscation d'une partie des sommes saisies. Réquisitoire qui a été suivi par le Tribunal.