Affaire du petit Tony à Reims : cinq choses à savoir sur le procès qui s'ouvre ce mardi
Après la mort de Tony 3 ans, en novembre 2016 à Reims, le procès de son beau-père et de sa mère doit s'ouvrir ce mardi 11 février devant la Cour d'assises de la Marne. Un procès qui met en lumière la maltraitance, et pose la question de ceux qui n’ont rien dit du calvaire de cet enfant.
La cour d'assises de la Marne doit se pencher à partir de ce mardi 11 février sur le calvaire de Tony, cet enfant de 3 ans mort dans le quartier des Châtillons à Reims le 26 novembre 2016 après des coups violents et répétés. Le beau père du garçon Loïc Vantal, jugé pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", est accusé d'avoir maltraité l'enfant pendant plusieurs semaines et d'avoir porté les coups de poing violents dans l'abdomen qui ont été fatals au petit Tony.
Le calvaire du petit garçon aurait duré un mois et demi
Au CHU de Reims le 26 novembre 2016, les médecins ont constaté de nombreux hématomes sur tout le corps -dos, tête, ventre, bras et membres inférieurs- du garçon, témoignant de coups portés pendant plusieurs semaines. En fait, le calvaire de Tony aurait démarré lors de l'aménagement de Loïc Vantal au domicile et aurait duré un mois et demi selon le procureur de la République de Reims. Pour décrire le "calvaire", il a cité les traces de sang mises à jour dans l'appartement par les enquêteurs : "au sol devant le lit de l'enfant, sur l'armoire, sur le canapé, dans les toilettes, dans la salle de bains, sur le lavabo, dans l'entrée, la cuisine etc".
La responsabilité de la mère
"Entre celui qui a porté les coups et celle qui n'a pas protégé, la question va se poser : à qui incombe la plus grande responsabilité ? _On attend d'avoir des explications sur le point de savoir pourquoi elle (la mère de Tony) n'est pas partie_... pourquoi elle a permis que cette situation s'installe parce que lui c'est l'instrument mais les coups ne sont permis que parce qu'il n'y a pas de protection", estime Maître Olivier Chalot, l'avocat du père et de la grand mère de l'enfant. Le père de Tony, partie civile, qui est également cité comme témoin au procès.
Les proches et les voisins pointés du doigt
Cinq associations de protection de l'enfance sont parties civiles dans cette affaire. Elles étaient déjà présentes lors du procès d'un voisin du couple devant le tribunal correctionnel de Reims en octobre 2019,. Accusé de non dénonciation de mauvais traitements, le voisin a finalement été relaxé. Mais le silence des voisins et des proches sera au coeur des débats. Pour l'association l'Enfant bleu, "les témoignages recueillis dans le cadre de l'enquête indiquent qu'un grand nombre de personnes (membres de la famille, entourage et voisinage, personnel enseignant) aurait dû soupçonner que le petit Tony était en danger".
Un risque de renvoi du procès
En raison du mouvement de grève des avocats contre la réforme des retraites, qui dure depuis plus de 5 semaines, le procès pourrait être renvoyé ce mardi. En effet, les avocats de Loïc Vantal ont déjà formulé une demande de renvoi, qui sera examinée par la cour d'assises lors de l'ouverture de l'audience prévue à 9 h.
Les peines encourues par les deux accusés
Accusé de "violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans" et de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", le beau-père du petit Tony Loïc Vantal, 27 ans, risque jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Et la mère du garçon Caroline Letoile, âgée de 23 ans, risque quant à elle jusqu'à 5 ans d'emprisonnement pour "non-assistance à personne en péril" et "non-dénonciation de mauvais traitements". Le procès aux Assises à Reims doit durer 4 jours.