Affaire Grégory : de nouvelles analyses ADN vont être lancées
La justice s'est prononcée ce mercredi sur la requête formulée par les parents de Grégory Villemin, assassiné en 1984 dans les Vosges. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon autorise de nouvelles expertises génétiques, notamment la recherche d'"ADN de parentèle".
De nouvelles expertises ADN seront bien menées dans la longue enquête sur l'assassinat de Grégory Villemin. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a rendu sa décision ce mercredi. Selon un avocat de Jean-Marie et Christine Villemin, elle accepte "la quasi-totalité" des demandes déposées en décembre par les parents du petit garçon noyé en 1984 dans la Vologne. Ces démarches devraient prendre plusieurs mois.
"La cour d'appel a fait droit à la quasi-totalité des demandes de nouvelles recherches, notamment en matière de parentèle", indique Me François Saint-Pierre, un des avocats du couple Villemin. Les parents de Grégory Villemin avaient demandé à mettre à profit des modes de recherches génétiques encore inutilisées dans cette affaire irrésolue depuis plus de 36 ans. Les précédentes expertises ADN n'ont rien donné.
De nouvelles recherches sur l'ADN de parentèle
Parmi les méthodes nouvelles, acceptées par la justice ce mercredi, la recherche de l'"ADN de parentèle". Cette méthode permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté et répertoriées dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Les parents de Grégory et leurs avocats ont demandé que ces investigations portent sur neuf traces ADN inconnues, prélevées sur des courriers anonymes, une seringue et les vêtements de l'enfant.
Selon l'avocat des Villemin, la cour a également accepté le prélèvement d'ADN de 37 personnes qui ont été plus ou moins proches de Grégory et leur comparaison avec différents profils génétiques. Autre démarche validée par la justice, l'établissement d'un "portrait-robot génétique", qui permettrait de déterminer la couleur des cheveux ou des yeux d'un suspect.
D'après les informations de France Inter, la chambre de l'instruction accorde également la comparaison des papiers des lettres du corbeau, l'auteur des lettres anonymes qui sévissait dans l'entourage des Villemin, avec des cahiers saisis chez plusieurs protagonistes ou proches du dossier.
En revanche, la justice a refusé un point dans le requête des Villemin : celle qui aurait permis d'identifier et rechercher le médecin qui a soigné Murielle Bolle le 5 novembre 1984, le jour où l'adolescente aurait tenté de se suicider, après ses révélations impliquant Bernard Laroche dans l'enlèvement et le meurtre de Grégory.
Jean-Marie Villemin est très satisfait
La décision de la chambre de l'instruction est très positive, affirme Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des époux Villemin : "On est très satisfaits. J'ai eu Jean-Marie Villemin ce matin, il est à l'unisson avec moi, il est très satisfait".
Mercredi matin, sur France Bleu Lorraine, Me Rémi Stéphan, avocat de Marie-Ange Laroche, exprimait lui son scepticisme face à la possibilité de trouver "36 ans après le drame, des preuves indiscutables" et appelait à la prudence. La conservation des preuves et la qualité des traces ADN peuvent poser question, si longtemps après les faits. La veuve de Bernard Laroche, un temps accusé du crime puis tué par Jean-Marie Villemin, demande que cesse "ce procès médiatique".