Affaire Sophie Le Tan : la victime a rejeté les avances de Jean-Marc Reiser, entraînant sa "rage"
Jean-Marc Reiser a avoué ce mardi le meurtre de Sophie Le Tan, tout en niant avoir tendu un guet-apens à la jeune fille, le 7 septembre 2018. Selon le récit fait par son avocat, il aurait fait des avances à la jeune fille, qui a refusé vivement, provoquant des "violences physiques très fortes".
Après avoir nié tout au long de l'instruction les soupçons qui pesaient sur lui, Jean-Marc Reiser a fini par avouer, ce mardi, le meurtre de Sophie Le Tan, et donné sa version des circonstances du crime. S'il aurait tenté, selon le récit de son avocat, de séduire "maladroitement" la jeune femme, il rejette l'idée d'un guet-apens tendu à la victime.
Le 7 septembre 2018, le jour de ses 20 ans, Sophie Le Tan est bien venue visiter l'appartement mis en location par le sexagénaire à Schiltigheim. Acculé par les traces ADN de la victime retrouvées chez lui, le suspect avait, dès octobre 2018, reconnu qu'elle était montée dans son logement, mais il affirmait qu'il l'avait croisée par hasard, qu'elle était blessée à la main, et qu'il avait proposé de la soigner, avant qu'elle ne reparte.
Cette fois, "contrairement à la version qui est indiquée jusqu'à présent", explique à France Bleu Alsace Me Pierre Giuriato, l'avocat de Jean-Marc Reiser, "il y a effectivement un rendez vous". Au cours de la visite, Jean-Marc Reiser "a tenté de manière extrêmement maladroite une entreprise, un peu, de séduction (...) Il lui a pris la main, geste qui a été rejeté de manière très vive par Sophie."
Avec les femmes, Jean-Marc Reiser "a toujours été violent" selon son avocat
Ce geste de rejet, Jean-Marc Reiser ne l'aurait pas supporté. "Il explique que ce rejet a généré chez lui une frustration et une colère, une rage assez importante" raconte Me Giuriato qui évoque les "difficultés" de Jean-Marc Reiser avec les femmes, "il a toujours été violent". Rappelons que Jean-Marc Reiser a été condamné en 2001 à 15 ans de prison pour des viols sur une auto-stoppeuse allemande et sur sa maîtresse.
S'en sont suivies, "des violences physiques très fortes où il lui a asséné des coups qui ont été vraisemblablement suffisants pour entraîner sa mort". Selon les aveux prononcés devant la juge d'instruction, Jean-Marc Reiser reconnaît avoir ensuite démembré le corps pour pouvoir le transporter plus facilement. Les restes de la victime ont été découverts le 23 octobre 2019, un an et presque deux mois après sa disparition, dans la forêt de Rosheim, sur les hauteurs de Grendelbruch (Bas-Rhin).
Ce mardi (19 janvier), Jean-Marc Reiser avait lui-même demandé à être entendu par la magistrate. Il "reconnaît non pas une intention d’homicide, et encore moins de préméditation et d’assassinat, il reconnaît des violences volontaires qui ont entraîné le décès de Sophie Le Tan sans intention de la tuer", précise à franceinfo Me Giuriato. Il a exprimé, selon lui, "des regrets sincères", "une honte par rapport à ce qui s’est passé" et un soulagement.
L'information judiciaire sur le meurtre de Sophie Le Tan se poursuit au vu de ces nouveaux éléments a indiqué la procureure de la République de Strasbourg dans un communiqué. Jean-Marc Reiser est mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.