Affaire Théo : le parquet de Bobigny requiert le renvoi de trois policiers devant les assises
Le parquet de Bobigny annonce, ce mercredi 7 octobre, qu'il requiert le renvoi de trois policiers devant les assises, dans l'affaire Théo, grièvement blessé lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2017. Le parquet requalifie les faits et ne retient pas le "viol aggravé".
Dans un communiqué envoyé à la presse, ce mercredi 7 octobre, le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) annonce avoir requis le renvoi de trois policiers devant les assises, dans l'affaire Théo Luhaka. Le jeune homme avait été violemment blessé, lors de son interpellation à la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois, le 2 février 2017.
"Les éléments constitutifs du crime de viol" ne sont pas réunis selon le parquet
Quatre policiers étaient mis en examen, l'un d'entre eux pour "viol aggravé". Mais pour ce dernier, le parquet a demandé la requalification des faits en "violences volontaires avec arme par une personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle". "Les éléments constitutifs du crime de viol n'étaient pas réunis au terme de l'instruction", explique le parquet dans son communiqué.
Deux autres agents sont renvoyés pour "violences volontaires en réunion par personne de dépositaire de l'autorité publique". Enfin, le parquet demande un non-lieu pour le quatrième policier.
Le 2 février 2017, le jeune Théo se fait contrôler par ces policiers et reçoit un coup de matraque télescopique dans la zone rectale. Le policier qui tenait la matraque a toujours affirmé qu'il s'agissait d'un geste "involontaire". En 2019, une expertise médicale avait conclu que le jeune homme souffrait d'une "infirmité permanente", causée par des lésions "en relation certaine et directe" avec son interpellation.
Un procès en 2021 ?
"C'est une décision qui nous satisfait... d'une certaine façon, le parquet dit que Théo a été victime de violences policières gravissimes et c'est ce qu'on cherche à faire établir depuis le début de l'information judiciaire", déclare Antoine Vey, l'avocat du jeune homme, joint par France Bleu Paris. "La question du viol est principalement une question de droit, ce n'est pas le fond du dossier... On prend acte que contrairement à tout ce qui a été dit dans la presse et depuis le début de ce dossier, Théo est bien une victime... et il espère la tenue d'un procès qui permettra de l'établir définitivement", ajoute maître Vey. Le procès aux assises pourrait avoir lieu dès l'an prochain.
"Une décision qui nous satisfait" - Maître Antoine Vey, avocat du jeune Théo Luhaka