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Agression du maire de Le Faulq : 14 mois de prison ferme pour l'auteur du coup de matraque

Un jeune de 20 ans, portant neuf mentions sur son casier judiciaire, a été jugé coupable du coup de matraque porté samedi dernier au maire de la commune de Le Faulq (Calvados). Il avait pris la fuite avant d’être identifié et retrouvé mercredi dans l’Eure

L'auteur du coup de matraque contre un maire samedi dernier a été condamné devant le tribunal judiciaire de Lisieux L'auteur du coup de matraque contre un maire samedi dernier a été condamné devant le tribunal judiciaire de Lisieux
L'auteur du coup de matraque contre un maire samedi dernier a été condamné devant le tribunal judiciaire de Lisieux © Radio France - Nolwenn Le Jeune

Six jours après l’agression du maire de Le Faulq, l’auteur du coup de matraque a été condamné ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Lisieux. La peine cumulée atteint quatorze mois de prison ferme en tenant compte de deux révocations de sursis probatoire. Ce jeune homme de 20 ans s’est excusé devant sa victime, Bruno Lethuillier, présent dans la salle d’audience.

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Les faits

Le procès a permis de bien comprendre l'enchaînement des faits jusqu’à l’agression. Ce rodéo motorisé avait débuté depuis quelques dizaines de minutes, samedi dernier, quand Bruno Lethuillier est arrivé au volant de sa voiture. “Partez où j’appelle la gendarmerie”, avait lancé le maire de ce village de 340 habitants, avant de repartir chez lui. Plusieurs deux-roues ont suivi l’élu, l’agresseur a pris place à l’arrière d’un scooter. Arrivé à son domicile, le maire est sorti de son véhicule, en pleine conversation téléphonique avec la gendarmerie. C’est là qu’il a reçu, sans avoir eu le temps de percevoir la moindre menace, le coup de matraque en plein visage. 

L’auteur reconnu par des témoins

Pour identifier l’auteur, les gendarmes ont entendu une trentaine de participants au rodéo. Et rapidement, le même signalement est revenu. “Un jeune homme blond portant un jogging”. Puis le suspect, bien connu par la justice, a été reconnu sur des photos. Il a été interpellé mercredi matin à Saint-Pierre de Cormeilles (Eure), commune située à cinq kilomètres du lieu du rodéo. Interpellation musclée, l’homme a tenté de s’enfuir par le jardin avant d’être maîtrisé par les forces de l’ordre. “J’avais du shit dans la poche”, explique le prévenu à la barre du tribunal. Il a d’abord nié les faits en garde-à-vue avant de passer aux aveux à sa cinquième audition.

“J’ai eu peur” - l’auteur du coup

Selon les déclarations des témoins, le prévenu a été déposé par le scooter qui le transportait à une dizaine de mètres de la voiture du maire. Puis il s’est approché, les mains dans le dos, avant de brutalement porter le coup de matraque. “Il (le maire) téléphonait et il a fait un mouvement avec sa deuxième main. J’ai cru qu’il allait me mettre une gifle. Je me suis défendu”, explique le jeune homme dans le box. Sitôt le coup porté, l’auteur s’est enfui non sans s’être exclamé, “haut et fort devant plusieurs témoins d’avoir tazé le maire”, détaille la présidente du tribunal. “Non, ce sont des menteurs”, tente de se défendre le prévenu. 

Habitué des tribunaux 

Cet homme, tout juste âgé de 20 ans, a un casier judiciaire chargé : neuf condamnations pour différents vols (par ruse, effraction, violence) ainsi que des recels et menaces de mort. Conséquence d’un parcours difficile avec un placement en foyer à l'âge de 8 ans et une scolarisation interrompue dès la 6e. “Je travaille en intérim, j'essaie de m’en sortir”, explique celui qui est hébergé chez une cousine en compagnie de sa compagne de 17 ans, enceinte de sept mois. L’addiction à l'alcool, développée dans son parcours cabossé, rythme son quotidien. Samedi 23 octobre, il avait consommé une dizaine de bières quand il a frappé le maire à 14h30. Il était venu au rodéo avec une matraque “parce que j’ai beaucoup d’ennemis depuis mon incarcération”, explique-t-il au tribunal. Son dernier séjour derrière les barreaux s’est achevé au mois de mars.

Une impulsivité dangereuse selon le Procureur

Le représentant du parquet a requis 19 mois d’emprisonnement, en insistant sur le caractère bouillant du jeune homme. “Samedi c’était un geste gratuit, un geste d’impulsivité et c’est un point important : le risque de rééditer dans sa vie future, qui sera comme pour tout le monde, une vie avec des frustrations”. 

L'avocat de la défense a plaidé pour “une justice humaine pour un jeune rejeté par ses parents dès l'âge de huit ans. Il a commis l’irréparable mais rien n’était calculé”. Le tribunal a prononcé huit mois de prison ferme, avec révocation de deux sursis de trois mois chacun. Ce qui porte la peine à quatorze mois derrière les barreaux avec mandat de dépôt. 

Un gamin qui a mal tourné - Bruno Lethuillier, Maire agressé

Présent à l’audience, Bruno Lethuillier a découvert le visage de son agresseur. “ Samedi je venais juste de descendre de ma voiture et je vois le coup arriver, mais je ne voyais pas son visage et je n’aurais jamais pu le reconnaître” explique l’élu, encore abasourdi par cette violence. “Moi, depuis 50 ans que je suis dans les communes, 22 ans que je suis à la mairie, je n’avais jamais vu ça. C'est très calme chez nous, ce n'est pas une grande ville.” 

Peu avant le délibéré, la Présidente a proposé au jeune agresseur de prendre la parole. “C’est ignoble de ma part, j’avais bu. Je m’excuse...” a-t-il dit en s’adressant à sa victime. Des excuses acceptées par l’intéressé : “quand on entend la vie du gamin, on se dit qu'il est passé par des mauvais côtés. Il a mal tourné. C'est dommage pour lui et il reconnaît avoir fait une grosse erreur. C'était important de l'entendre”. Le maire et son agresseur se retrouveront le 24 janvier pour une audience au civil.

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