Après la maison squattée de Théoule-sur-Mer, une nouvelle affaire de locataire "indésirable" à Cannes
Un avocat niçois va tenter, suite aux dernières modifications de la loi sur le logement, de faire expulser une locataire d'un meublé luxueux à Cannes. Une femme de 53 ans refuse de payer, de quitter le logement et a changé les serrures. Une multirécidiviste selon la propriétaire qui porte plainte.
L'affaire des squatteurs de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes) avait suscité beaucoup d'émotions et entrainé en septembre dernier une modification de la loi sur le logement opposable afin de permettre l'expulsion des squatteurs. Cette nouvelle affaire cannoise est différente mais l'avocat niçois Rudy Salles, ex-député de Nice, compte bien en utiliser l'une des dispositions afin de faciliter l'expulsion d'une femme de 53 ans qui refuse de payer la location d'un meublé de tourisme dans le centre chic de Cannes.
Cette femme occupe depuis janvier un studio en location saisonnière situé avenue Georges Clémenceau à 100 mètres des plages avec l'un de ses enfants. Elle ne paie pas son loyer depuis la fin du bail le 8 février dernier. Et cette locataire "indésirable" a indiqué au propriétaire qu'elle comptait rester et elle a même changé les serrures.
Elle disait habiter dans son yacht au port de Cannes
La propriétaire, Sophie Benoist, n'en revient toujours pas. Une affaire digne d'une série policière. "Cette femme à l'air rassurant qui s'exprime très bien, s'est présentée début janvier pour rechercher un logement temporaire. Elle m'a dit qu'elle était veuve, en train de vendre une belle maison, qu'elle habitait provisoirement dans son yacht sur le Vieux Port de Cannes et cherchait un logement juste pour un mois. Elle a payé un mois d'avance : 750 euros pour un 22 mètres carrés. Mais cette dame, à la fin du bail, lorsque je suis venue récupérer les clés, avait changé la serrure. Et depuis elle refuse de partir et de payer !
"C'est une multirécidiviste"
"J'ai fait des recherches sur internet et j'ai retrouvé plusieurs affaires la concernant, poursuit la propriétaire. Elle a été poursuivie pour avoir occupé, avec 14 identités différentes, des appartements. Notamment en 2016, elle a loué sur Cannes un bel appartement avec 800 mètres carrés de terrasses et vue panoramique au-dessus de l'appartement du père de François Hollande. Mais elle n'avait rien payé pendant deux ans et a ruiné le propriétaire à qui elle doit 40 000 euros d'arriérés. J'ai aussi découvert qu'elle avait été placé en détention. En fait, c'est une multirécidiviste! Et vraiment ça me choque qu'elle puisse continuer ainsi à occuper gratuitement des logements. Je fais de la location saisonnière depuis des années et c'est la première fois que je rencontre un tel problème."
La loi doit protéger les faibles, pas les malfrats
Sophie Benoist a fait appel à l'avocat niçois Rudy Salles, ancien député de Nice, qui compte utiliser les nouvelles dispositions de la loi sur le logement opposable dont des amendements ont été apportés en septembre dernier pour favoriser certaines expulsions.
"On assiste explique Rudy Salles, à des intrusions dans des appartements depuis quelque temps soit par des intrusions comme à Théoule-sur-Mer ou par des "manœuvres" comme dans cette affaire de Cannes. La Loi n'a pas été faite pour protéger les malfrats mais elle a été faite pour protéger les faibles. Or nous avons affaire ici à une professionnelle qui occupe sans droit ni titre des biens d'autrui et le fait par des manœuvres. J'insiste sur ce point : elle a commis une manœuvre en organisant cette occupation... il faut que la jurisprudence reconnaisse ce fait car elle a agi de façon à tromper le propriétaire. "
La locataire incriminée que nous avons contacté, avec qui nous avons échangé, refuse de répondre à nos questions. Une sommation de quitter les lieux par huissier a été menée. La propriétaire a porté plainte au commissariat de Cannes . La propriétaire est convoquée devant le tribunal de proximité pour une audience prévue en avril 2021.