Après les Européennes, "moral touché mais ça continue" pour certains Gilets Jaunes à Toulouse
Plusieurs centaines de Gilets Jaunes se sont rassemblés à Toulouse pour l'acte 29 du mouvement. Beaucoup moins nombreux pour ce premier samedi post-élections européennes.

Toulouse, France
Cet acte 29 a mobilisé quelques centaines de personnes dans les rues de Toulouse ce samedi 1er juin. Six jours après les élections européennes qui ont vu les listes défendant le mouvement obtenir très peu de voix.
Pourquoi ils n'ont pas voté pour les Gilets Jaunes
Francis Lalanne à 0,6%, ils en pensent quoi les Gilets Jaunes ? _"_Je n'ai pas du tout voté pour les Gilets Jaunes. Pourtant je suis Gilet Jaune à fond", avance Bernard. C'est un mouvement qui est apolitique. Les gens qui ont créé des listes Gilets Jaunes n'ont pas l'approbation du mouvement. Cela s'est concrétisé dans les urnes."
A côté de lui, Mathieu, présent depuis le début du mouvement : "L'enjeu du Gilet Jaune ne se situe pas à ce niveau-là. _Après c'est vrai qu'il y a eu un vrai impact sur le moral_. Le résultat est glorieux pour personne. Il y a des messages de déception mais derrière ça, le message c'était on continue."
"Mes camarades sont fâchés avec la représentativité. Ils ont été trahis tellement de fois. Moi ça ne m'étonne pas du tout ces scores", explique Raymond, qui arrive de Labège. Dans le cortège toulousain, Philippe enchaîne : "Les Européennes ? Cela ne change rien. La politique ce n'est pas l'avenir."
S'il y a moins de moins de monde, c'est parce que "ça douille financièrement" avancent certains. Pour d'autres, ce sont les violences policières.
Le professeur Thines dans le cortège
Ces violences policières sont de plus en plus présentes dans les discussions. Claude, par exemple, a rejoint le mouvement au printemps juste pour ça : "On a toujours été réprimés. Pour une banderole "L'école tombe par terre, c'est la faute à Blanquer", j'ai été mis en garde à vue pendant quelques heures et matraqué. Je ne les comprends pas parce qu'ils ont choisi ce travail. J'ai travaillé 18 ans en EHPAD. Le boulot est dure, jamais je n'aurais tapé ou insulté un résident parce qu'il a fait caca dans le couloir. Ce n'est pas de notre faute s'ils sont de services tous les weekends.
Dans le cortège, le neurochirurgien Laurent Thines. Arrivé de Besançon, il est à l'origine d'une pétition qui a recueilli 1740.000 signatures "pour un Moratoire sur l’utilisation des armes dite "moins-létales" : "On n'avance pas du tout sur la question. 280 blessés depuis le début du mouvement. Cela fait 20 ans qu'on utilise ces armes en France. Ce n'est pas acceptable, il faut que des députés suisses se lèvent pour interdire la vente de LBD à la France pour que peut-être les choses avancent. Je ne comprends pas que le gouvernement soit dans une fuite en avant comme ça. C'est notre rôle en tant que soignant de parler de ces questions-là, qui sont des questions de santé publique, de démocratie. Cette fuite en avant, on peut se poser la question de savoir si ce n'est pas réfléchi pour décourager les gens d'aller manifester."