Assassinat du chef de la police à Rodez : 30 ans de réclusion requis contre Alexandre Dainotti
L'avocat général a rendu ce vendredi ses réquisitions au procès de l'assassinat de Pascal Filoé, le chef de la police municipale de Rodez. Il demande une réclusion criminelle de 30 ans assortie d'une peine de sûreté de 20 ans à l'encontre d'Alexandre Dainotti.
Alexandre Dainotti est jugé depuis lundi 10 janvier pour l’assassinat de Pascal Filoé. Le chef de la police municipale de Rodez a été tué de neuf coups de couteau le 27 septembre 2018 L'accusé lui reprochait de lui avoir confisqué son chien quelques jours avant. Le procès a été particulièrement éprouvant pour les parties civiles. La femme de Pascal Filoé et ses trois enfants ont notamment entendu l’accusé dire le premier jour : "Je ne regrette rien. N’attendez pas de moi des larmes de crocodile."
Jeudi, lors des plaidoiries, les avocats des parties civiles ont insisté sur la douleur des familles mais aussi sur la lucidité d’Alexandre Dainotti. "Il n’est pas malade", "c’est le geste d’un fou qui n’est pas fou".
Volonté de tuer
Dans son réquisitoire, l’avocat général a tenu à être très pédagogue. Il a expliqué longuement aux jurés la notion de meurtre, la notion d’acte volontaire, de préméditation (un dessein formé avant l’action). Il a décrit Alexandre Dainotti comme un "homme déterminé" habité par "une haine sombre". Olivier Naboulet insiste : "L'accusé s'est mis en position de l'achever."
Pour l'avocat général, il n'y a aucun doute, Alexandre Dainotti, malgré ses dires, voulait bien tuer. ”_Nous avons compris qu'il n'a aucun remord, aucune empathie." _Olivier Naboulet a requis une réclusion criminelle de 30 ans, assortie d'une peine de sûreté de 20 ans (les deux-tiers) à l'encontre d'Alexandre Dainotti. Il a aussi demandé un suivi socio-judiciaire sans limitation de durée. Autre réquisition, que l'accusé ne puisse revenir en Aveyron.
Avant même la fin du procès, Alexandre Dainotti a fait savoir qu'il comptait faire appel.