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Assises de la Mayenne : "C’est injuste qu’il soit parti si tôt", le témoignage du fils de la victime

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Une femme de Loiron-Ruillé comparaît devant la Cour d'assises de la Mayenne pour empoisonnement par conjoint. Elle est soupçonnée d’avoir donné des doses létales de plusieurs médicaments à son compagnon en 2017. Au premier jour du procès ce jeudi, le fils de la victime a raconté son père.

Tribunal de Laval - image d'illustration. Tribunal de Laval - image d'illustration.
Tribunal de Laval - image d'illustration. © Radio France - Charlotte Coutard

"Je voudrais que tu me parles de ton papa", demande maître Dirickx, bâtonnier de Laval et avocat des parties civiles dans ce procès aux assises de la Mayenne, d’une femme de 52 ans, soupçonnée d’avoir causé la mort par empoisonnement de son compagnon. L’avocat parle au fils de la victime, un grand jeune homme de 24 ans. Il se tient très droit à la barre, les mains jointes dans le dos. Il joue avec une bague à son doigt. 

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"On avait une vraie complicité, raconte-t-il. Dans la famille, c’est moi qu’il voyait le plus." Le jeune homme parle doucement, fait des longues pauses. Il raconte ce 13 février 2017, jour de la mort de père. Ils ont passé l’après-midi ensemble. Ils ont fait des courses, ont été à la Poste et ont pris le goûter chez son père. "Il m’a montré sa maison pour la première fois, ça lui tenait à cœur, ça le rendait heureux." Le jeune homme garde un bon souvenir de cette après-midi : "Il m’a parlé de son futur mariage, il m’a dit qu’il voulait que je sois présent, il avait l’air heureux et j’étais content pour lui." 

"Il me manque énormément"

Après cette journée ensemble, le père raccompagne son fils en voiture chez lui. Un moment qui tourne en boucle dans l’esprit du jeune homme. "Si je n’étais pas rentré, il ne serait peut-être pas mort. Si j’étais resté, j’aurais pu ouvrir la porte plus tôt aux pompiers, ils l’auraient peut-être sauvé." Depuis le décès de son père, le jeune homme évoque des coups de mou. "Il me manque énormément, j’ai des moments où j’ai envie d’aller le rejoindre, dit-il à la cour, la main sur ses tempes. J’ai du mal à vivre sans lui, j’aurai toujours du mal à vivre sans lui."

Le garçon ne croit pas du tout à la thèse du suicide. Quand son avocat aborde la question, il souffle dans son masque : "Ce n’est pas possible, c’est aberrant, non, non, on ne peut pas parler de mariage, fêter son anniversaire, dire ‘à plus tard’ à son fis et se foutre en l’air." Il raconte sa stupéfaction quand les gendarmes viennent sonner chez lui et lui annonce la terrible nouvelle. C’est sa sœur qui le réveille à 2 h du matin. "Elle était réveillée parce qu’elle enregistrait une chanson de Natasha Saint-Pier pour notre père."

Après avoir quitté la barre, le fils de la victime s’effondre en larmes sur le banc des parties civiles et quitte la salle, accompagné de sa famille.

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