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Assises de la Mayenne : "Elle n’est pas l’empoisonneuse de Loiron-Ruillé"

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Au dernier jour du procès aux assises de la Mayenne d’une femme soupçonnée d’avoir empoisonnée son conjoint à la Saint-Valentin 2017, son avocat a plaidé ce vendredi l’acquittement, cherchant à instiller le doute dans l’esprit des jurés.

Salle des audiences au tribunal de Laval Salle des audiences au tribunal de Laval
Salle des audiences au tribunal de Laval © Radio France

"C’est une malade alcoolique, dépressive, fragile", dit Me Le Mintier. Au cours de sa plaidoirie, l’avocat rennais dresse un portait déplorable de sa cliente, accusée d’avoir empoisonné son conjoint en février 2017. Il insiste sur sa dépendance affective et ses tendances maniaco-dépressives. "Mais fragilité ne rime pas avec culpabilité."

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Malgré tout, il tente de dédiaboliser l’accusée. Il lance aux jurés : "Ne gardez pas l’image d’une empoisonneuse. Elle n’est pas la veuve noire de Loiron-Ruillé." Il point du doigt la cause de la mort. Il ne s’agit pas en effet d’une affaire avec du cyanure mais d’un surdosage d’anxiolytiques. L’avocat cherche à semer le doute dans l’esprit des jurés. Il rappelle qu’au début de l’affaire, son amant était lui aussi poursuivi pour complicité de meurtre. "On parlait d’un duo criminel qui aurait orchestré la mort de cet homme." Me Le Mintier interroge la cour sur les raisons pour lesquelles l’amant a bénéficié d’un non-lieu. 

"Le rôle de la justice c’est aussi de dire quand elle ne sait pas"

Il avoue ne pas détenir la vérité mais rappelle que sa cliente clame son innocence depuis quatre ans dont trois et demi en prison. Certes, elle ment sur ses diplômes. Mais pas sur les faits, assure l’avocat. Elle avoue avoir volé des médicaments quand elle travaillait à l’hôpital. Elle avoue aussi avoir servi une coupe de mousseux à son conjoint, coupe dans laquelle les experts scientifiques de la police retrouveront des traces d’un cocktail médicamenteux mortel. "Le doute est donc omniprésent dans cette affaire", dit l’avocat. Or le doute doit profiter à l’accusé, rappelle-t-il. Il ajoute : "Le rôle de la justice c’est aussi de dire quand elle ne sait pas."

L’avocate générale a requis 20 ans de prison, avec obligation de soin et suivi socio-judiciaire de sept ans. 

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