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Assises de la Mayenne : "Nous ne sommes plus qu’à 17 féminicides de Noël", alerte l’avocate de la victime
Au 3e jour du procès d’un homme devant la Cour d’assises de la Mayenne pour tentative de meurtre, violences et viols sur son ancienne conjointe, les avocats des parties ont plaidé. L’avocate de la victime a insisté sur la peur de mourir de sa cliente, omniprésente 11 ans après les faits.

Le bruit de l’ordinateur portable contre la table résonne dans toute la salle d’audience. "Imaginez un peu le bruit que ça a fait sur le crâne de ma cliente", lance à la cour Maître Abachkina. Elle parle à la cour de cette fois où les coups d’ordinateur ont envoyé la victime aux urgences, pour des micro-fractures au crâne. Elle rappelle d’autres faits de violences, des violences répétées, tout au long de leurs cinq années de relation.
"C’est une mise à mort"
Et des viols aussi. Maître Abachkina interroge : "Est-ce un viol s’il refuse de se protéger ? Oui", répond-elle. Est-ce un viol si la victime dort, sous somnifères ? Absolument, insiste-t-elle. Le conseil pose une dernière question : Alors, comment passe-t-on de violences répétées à une tentative de meurtre ? "Par pulsion de meurtre."
Selon maître Abachkina, l’accusé met à exécution cette pulsion de meurtre, ce 2 juillet 2010, quand il verse sur sa compagne "non pas à une, ou à deux, mais à trois reprises" de l’alcool à brûler et allume un briquet . "C’est une mise à mort", insiste l’avocate. Et elle enfonce le clou : oui il a voulu la tuer, non il n’a pas essayé de la sauver puisque "la seule chose à laquelle il pense alors qu'elle brûle, c’est son casier judiciaire", ajoute-t-elle.
Une femme meurt tous les trois jours tuée par son conjoint ou ex
Et depuis ce jour-là, la victime vit au quotidien avec la peur. "La peur qu’il vienne finir le boulot", traduit l’avocate. Elle rappelle les premiers mots de sa cliente lors de sa déposition à la barre lundi : "Je dépose pour savoir combien de temps il me reste à vivre."
L’avocate termine sur une pancarte qu’elle a vue lors d’une marche de samedi 20 novembre contre les violences faites aux femmes. Il y est écrit : "Nous ne sommes plus qu’à 17 féminicides de Noël". Elle ajoute, presque prémonitoire : "Tous les trois jours en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint."
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