Actes de tortures sexuelles aux Assises de Riom : l'inquiétant profil de l'accusé
Victor Da Silva, 52 ans, comparaît depuis ce lundi pour actes de torture ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Durant toute cette première journée l'individu a été décrit par les experts, son entourage, ses ex-compagnes comme instable, violent, et très dépendant à l'alcool.

Riom, France
Il est apparu dans son box le visage fermé, abattu. Victor Da Silva, a commencé cette journée d'audience quelque peu perturbé par l'enjeu du procès, ayant l'air absent au lancement des débats. Il lui aura fallu une bonne heure pour qu'il y participe. Cela a commencé par la lecture des faits par le président de la Cour. Et cette scène macabre de la nuit du 4 au 5 juin 2014 à Malintrat, ce corps de Sylvie Debret martyrisé par l'accusé, et notamment ses parties intimes. Jeu sexuel qui dérape ou violence gratuite pour faire mal ? C'est bien là la question de ce procès.
Lors de cette première journée, beaucoup d'acteurs du dossier ont été entendus. A commencer par les experts psychologique et psychiatrique, en visioconférence. Tous deux ont décrit un homme perturbé, atteint d'un trouble de la personnalité et souffrant d'une dépendance claire à l'alcool. Une dépendance "qui a des conséquences sur son comportement qui peut devenir très violent". Après les experts, les témoins. L'un de ses frères d'abord, Victor Da Silva est issu d'une fratrie de neuf. Ce dernier n'hésite pas à répondre à l'avocat général qu'il "craignait son frère cadet". "Il habitait chez nous au-dessus. Il était violent avec ses compagnes. On a essayé mais on a rien pu changer" raconte cet homme qui a pris ses distances avec sa famille. Puis un voisin vient s'exprimer à la barre. Là aussi, il évoque sa peur d'avoir à faire à Da Silva, "très inquiétant quand il boit".
Un homme aux deux visages, avec ou sans alcool
L'alcool, l'accusé est tombé dedans il y a fort longtemps maintenant. Sans jamais en sortir. Il en est depuis victime et collatéralement ses compagnes successives. Certaines d'entre elles viennent témoigner ensuite à la barre. En larmes parfois. Elles évoquent l'alcool, la violence de Da Silva mais aussi l'emprise qu'il a eu sur elles, comme il a pu en avoir sur sa victime. Victor Da Silva encourt la réclusion criminelle à perpétuité.