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Attaque à la préfecture de police de Paris : sept policiers soupçonnés de radicalisation ont été "désarmés"
La commission d'enquête de l'Assemblée nationale a auditionné, ce mercredi, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, après l'attaque qui a fait cinq morts, dont l'assaillant, le 3 octobre à la préfecture de police. Voici ce qu'il faut retenir de cette audition.

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, était auditionné ce mercredi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale au sujet de l'attaque qui a fait cinq morts, dont l'assaillant, Mickaël Harpon, le 3 octobre. France Bleu fait le point sur ce qu'il faut retenir de cette audition.
► Revoir l'audition à l'Assemblée nationale du préfet de police de Paris
Sept policiers soupçonnés de radicalisation "désarmés" depuis l'attaque
Sept policiers ont été "désarmés" à la suite de signalements pour radicalisation depuis l'attaque, a indiqué le préfet Didier Lallement, ajoutant qu'il avait demandé "trois suspensions" dont "une" a été mise en oeuvre. Il a rappelé qu'il avait adressé une note à l'ensemble de ses services après la tuerie, afin qu'ils signalent systématiquement tous les signes de radicalisation. Depuis, 33 policiers ont été signalés. Ils s'ajoutent à ceux dont les cas sont déjà en cours d'examen, soit un total de 48 personnes.
Ces signalements "portent sur des cas de changement de comportement, c'est-à-dire des gens qui ont changé d'apparence physique, dans leur rapport avec leurs collègues. Il y a assez peu de signalements sur des expressions prosélytes. Quelques fois il y a des signalements sur les rapports qu'ont certains fonctionnaires avec certains gardés à vue, c'est cette typologie qu'on retrouve", a détaillé le préfet de police.
Le préfet chahuté par les parlementaires
Didier Lallement n'a pas été épargné par les parlementaires. De droite comme de gauche, ils ont exigé des réponses claires. Le président de la commission d'enquête, Eric Ciotti, n'a pas manqué de recadrer le préfet à plusieurs reprises quand il jugeait que ses réponses n'étaient pas assez claires : "On ne peut pas recevoir autant de non-réponses, a-t-il lancé. On comprend le secret de l'instruction, mais nous ressentons là une grande frustration."
Le préfet de police a été interrogé sur plusieurs points : comment un agent, manifestement radicalisé, a pu rester à son poste au service du renseignement ? Pourquoi ses collègues, qui savaient qu'il avait changé de comportement et dont certains avaient entendu des propos équivoques au moment de l'attaque de Charlie Hebdo en 2015, n'ont rien signalé à leur hiérarchie ? Qu'aurait-il fallu faire, justement, pour éviter le drame ?
Les députés ont notamment insisté sur les propos prêtés à Mickaël Harpon sur l'attentat de Charlie Hebdo et le fait que cela n'avait pas permis de mettre l'intéressé hors d'état de nuire. "Il y a eu des échanges, mais il n'y a pas eu de signalement, une remontée à un niveau hiérarchique suffisant pour permettre sa prise en compte, a répondu Didier Lallement. Pourquoi en 2015 cela n'a pas fait l'objet d'un signalement écrit ou oral ? Je ne peux pas répondre à cette question, je ne le sais pas". Comme le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, il a reconnu un "dysfonctionnement".
"Nous prendrons le temps qu'il faut, a déclaré Eric Ciotti, nous sommes engagés dans un long chemin tragique mais nous voulons qu'à l'issue des travaux, on puisse formuler des propositions pour éviter que cela ne se reproduise".
L'enquête toujours en cours
Près d'un mois après l'attaque, l'enquête se poursuit. Les investigations ont établi que Mickaël Harpon, chargé de la maintenance informatique de la direction du renseignement de la préfecture de police, était converti à l'islam depuis une dizaine d'années et fréquentait des membres de la mouvance salafiste.
Mais selon les informations de France Inter, la piste terroriste n'est plus privilégiée par les enquêteurs qui évoquent plutôt "un délire mystique et suicidaire" sur fond de frustration professionnelle, aggravée par son handicap de surdité.
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