Attouchements sexuels sur mineurs : prison ferme pour le beau-père et pour la mère qui avait tu les faits
Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne vient de condamner un quadragénaire forézien à trois ans de prison ferme pour attouchements sexuels sur ses trois belles-filles. Chose plus rare, la mère des enfants -qui connaissait les faits mais ne les a pas dénoncés- écope de deux ans de prison.
C’est l’agression d’une adolescente, qui a déclenché l’enquête en 2011. Les faits se déroulent dans une petite commune du Forez : sous un abribus, un homme impose à la jeune fille de 17 ans des caresses au niveau des seins. Il n'y a pas de témoin mais la victime dénonce le beau-père d'une de ses amies.
Les enquêteurs passent alors au crible le quotidien de l'homme qui vit avec sa compagne et ses trois belles-filles, toutes âgées de moins de 15 ans. En 2012, les enfants révèlent que leur beau-père leur fait subir des attouchements sexuels mais elles se rétractent par la suite.
La parole des enfants se libère après un placement en foyer
L'affaire reprend en 2014 lorsque le père des enfants mais aussi des enseignants signalent le mal-être persistant des trois filles : elles souffrent de problèmes d'hygiène et de comportement, notamment. L'une d'elles ose se confier à une infirmière scolaire. Ses confidences amènent le juge des enfants à décider son placement en foyer, ainsi que celui de ses deux soeurs qui vont, à leur tour pouvoir, dénoncer les attouchements.
L'enquête retient le caractère incestueux puisque l'agresseur est le beau-père des enfants. L'homme a déjà été condamné, par le passé, pour une agression sexuelle sur sa précédente conjointe, sous la menace d'une arme. Il écope cette fois de trois ans de prison ferme.
Prison ferme pour la mère qui a manqué à son devoir de protection
Fait plus rare, comme le souligne David Charmatz, le procureur de la République de Saint-Etienne : la mère est condamnée, elle aussi, à de la prison ferme. Deux ans, en l'occurrence. L'enquête a montré qu'elle avait été alertée par ses filles, par leur père et par des intervenants éducatifs mais qu'elle n'a jamais dénoncé les faits. Pire : elle à la veille d'une audition de ses filles devant le juge d'instruction, elle leur a envoyé des SMS pour leur demander de revenir sur leurs déclarations. En d'autres termes, selon le tribunal, la mère a manqué à son devoir de protection.