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Au premier jour du procès de Jawad Bendaoud, l'ombre du 13 novembre
Le procès de Jawad Bendaoud, jugé pour avoir logé des terroristes du 13 novembre, s'est ouvert ce mercredi au palais de justice de Paris. Deux hommes comparaissent avec lui. 500 personnes se sont constituées partie civile.

C'est peu dire que ce procès était attendu. 500 personnes se sont constituées parties civiles et attendent d'être reconnues comme victime dans cette affaire. Depuis ce mercredi, Jawad Bendaoud, dont tout le monde a vu le visage apparaître le 18 novembre, au matin de l'assaut antiterroriste de Saint-Denis et Mohammed Soumah sont jugés pour avoir fourni un logement aux terroristes du 13 novembre. Youssef Aït Boulahcen, le frère d'Hasna Aït Boulahcen, comparait lui pour ne pas avoir dénoncé les terroristes.
Deux salles de retransmission pour ce procès hors norme
Ce procès, le premier en lien avec les attentats du 13 novembre, suscite une attente immense de la part des parties civiles, nombreuses à l'audience. Deux salles de retransmission ont été installées, au palais de justice de Paris, pour faire face à l'affluence. Seuls des dizaines d'avocats de victimes ont effectivement pu entrer, les autres ont du assister au débat retransmis par vidéo dans deux autres salles. "Cela fait deux ans qu'on souffre et qu'on a envie de voir quelque chose" lâche, en arrivant, Aurore Bonnet, qui a perdu son mari au Bataclan. "On vient nombreux, on veut l'écouter ce monsieur Bendaoud, on veut qu'il sache la difficulté dans laquelle il nous a mis" appuie de son côté Bley Bilal Mokono, blessé au Stade de France .
Les habitants et les copropriétaires de l'immeuble du 48 rue de la République à Saint-Denis sont aussi représentés, certains étaient présents. "Pour eux c'est très important que leur voix puisse porter, puisque jusqu'à présent, ils n'ont été reconnus nulle part" Méhana Mouhou, avocat d'une cinquantaine d'entre eux : "ceux qui sont la cause de leur souffrance et de leur malheur, c'est d'abord ceux qui sont dans le box" des prévenus, estime-t-il.
Le frère d'Hasna Aït Boulahcen longuement interrogé
A l'audience, la présidente, Isabelle Prevost Deprez a longuement lu le rapport d'enquête. Elle a notamment détaillé comment Hasna Aït Boulahcen, cousine d'Abdel Hamid Abaaoud, a trouvé cette planque en contactant Mohammed Soumah, lui même entré en contact ensuite avec Jawad Bendaoud. Les deux hommes, calmes derrière la vitre du box des accusés ne se sont pas exprimés ce mercredi.
La présidente du tribunal a longuement interrogé Youssef Aït Boulahcen (qui a depuis changé de nom), le frère d'Hasna, jugé pour ne pas avoir dénoncé les faits dont l'accusation estime qu'il était informé, par sa soeur. "Votre sœur a contacté beaucoup de monde pour loger votre cousin, pourquoi, à vous, elle ne dit rien alors qu'elle s'épanche à des gens moins proches?" lui demande la présidente. "C'est très simple, c'est l'histoire de notre famille" répond-il. "On peut dire des choses à des amis qu'on ne dira pas à ses frères et soeurs" argumente-t-il difficilement.
L’enquête a montré qu'il a échangé de nombreux SMS et appels avec sa sœur les 15 et 16 novembre. "C'est cette lâcheté qui apparaît qui est aussi dangereuse que le terrorisme : (..) ne pas permettre de mettre hors d'état de nuire des terroristes est aussi condamnable" estime à la fin de ce premier jour d'audience Samia Maktouf, avocate de plus de trente parties civiles.
Jawad Bendaoud et Mohammed Soumah pourraient être entendus ce jeudi ou ce vendredi. Le procès peut durer jusqu'au 14 février.
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