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Audience douloureuse pour l'enseignante agressée, insultée et menacée de mort par deux parents au Cap d'Agde

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Une mère et sa fille de 25 ans ont été condamnées ce mercredi à un an de prison avec sursis pour avoir frappé et menacé de mort une enseignante au Cap d'Agde. Une audience douloureuse pour la victime qui espérait une reconnaissance des faits. Au lieu de cela, la défense s'est acharnée sur elle.

Salle d'audience tribunal de Béziers Salle d'audience tribunal de Béziers
Salle d'audience tribunal de Béziers © Radio France - Stéfane Pocher

Un an de prison avec sursis, c'est donc la peine prononcée ce mercredi par le tribunal de Béziers contre les parents qui ont agressé, il y a tout juste un an, une enseignante à l'école jules-Verne au Cap d'Agde (Hérault). Une agression, violente, filmée par la victime, car elle ne se sentait pas en sécurité et non soutenue par son directeur d'établissement. La victime, qui enseigne dans cet établissement depuis 20 ans, a été frappée, insultée et menacée de mort par la mère d'un élève et la grand-mère (connue de la justice pour outrage).

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Le seul tort de l'enseignante est d'avoir séparé et puni l'enfant de 6 ans (à l'époque) car il venait, une nouvelle fois, de frapper un autre enfant. Dans le bureau du directeur, ces deux femmes de 25 et 50 ans, complètement hystériques, se sont acharnées sur leur victime, sans que le directeur de l'établissement, dépassé par les événements, n'intervienne.    

L'audience, un moment encore bien plus douloureux pour la victime

Dans sa plaidoirie, la défense tente d'inverser les rôles en produisant des témoignages accablants de parents dénonçant l'autorité de cette enseignante. Une pétition aurait été fournie au directeur. Son travail est pointé du doigt par les prévenues. Pourtant, en 23 ans de carrière, dont 20 dans cette école, rien n’apparaît dans son dossier. Aucune sanction, aucun reproche pédagogique.

Pour l'avocat des prévenues Guy Debuisson,ses clientes ne sont pas les seules responsables.''Si l'enseignante n'avait pas filmé l'entretien, mes clientes n'auraient pas disjoncté. Le travail de l'enseignante n'est pas irréprochable aussi. Je trouve inadmissible parce qu’on est enseignant qu’on est à l’abri de tout. Elle n’a eu le soutien de personnes. J’ai produit une pétition de parents d’élèves disant qu’elle avait l’habitude d’exercer des violences et ayant un comportement inadmissible.'' 

Je veux bien qu’elle se présente comme une sainte en espérant toucher beaucoup d’argent de mes clientes, mais quand on analyse le dossier avec objectivité, on se dit que les responsabilités sont partagées.

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Le jour de l'agression, l'institutrice a-t-elle été plus autoritaire que d'habitude ? Est-elle allée trop loin ? Non. L'oncle de l'enfant, appuie cette thèse. Il était présent le jour de la réprimande. "L'enseignante n'a _pas été violente__. Elle a seulement demandé au petit Medhi de s’asseoir sur le côté_".

"La défense est allée trop loin dans ses propos rétorque l'avocat de la partie civile. Ma cliente n'espérait rien d'autres qu'une simple reconnaissance. Au contraire, les prévenues renvoient leur responsabilité."

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''On a cherché à discréditer ma cliente'' rajoute Franck Chapuis. "Elle ne sort pas ragaillardi de cette audience. Le résultat sur le plan pénal importe peu. Ce qu’elle espérait, c'était une reconnaissance en tant que victime et les prévenues n’ont pas eu le décence d’admettre que ce qu’elles ont commis est grave. Elles ont détruit sa carrière 

Tout en reconnaissant les faits, la défense porte atteinte à l’honneur et la  qualité de travail de ma cliente

Dans son rendu de jugement, la présidente du tribunal rappelle qu'il ne faut pas inverser les rôles. Si la mère et la grand-mère de l'enfant n'étaient pas coupables, elles n'auraient pas été condamnées à un an de prison avec sursis.

Le parquet a réclamé quatre mois de prison ferme, mais n'a pas été suivi par le tribunal. La grand-mère était déjà connue de la justice pour outrage et conduite sans permis de conduire.

Les prévenues n'ont pas l'intention de faire appel du jugement

Quant à l’enseignante, traumatisée, elle n'a repris le travail que début septembre, après un an d'arrêt. Elle effectue aujourd'hui des remplacements dans des écoles (pas à Agde). Elle n'exclut pas de changer de travail après 23 ans d'enseignement .

Les intérêts civils ont été renvoyés à une autre audience.

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