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Aux Beaux-Arts de Besançon, des élèves accusent des membres de l'équipe pédagogique de violences sexuelles

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C'est une affaire qui secoue l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon : plusieurs élèves et anciens étudiants accusent depuis ce week-end des professeurs et des cadres administratifs de violences sexuelles. Une plainte a été déposée. De son côté, l'école affirme ne pas avoir été avertie.

L'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, rue Denis Papin L'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, rue Denis Papin
L'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, rue Denis Papin © Radio France - Christophe Mey

Après "Balance ton porc"et la vague "Metoo", "Balance ton école d'art" : depuis ce week-end sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram, plusieurs étudiants et anciens élèves de l'Institut supérieur des Beaux Arts de Besançon (ISBA) témoignent, via une association baptisé "Balance ton école d'art". Ils dénoncent des faits supposés d'harcèlement, d'agressions sexuelles, d'attouchements mais aussi un viol qui aurait été commis par des membres de l'équipe pédagogique au cours des dernières années. Une information révélée par nos confrères de Radio Bip et de l'Est Républicain.

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Une enquête ouverte, une dizaine de témoignages recensés

Une plainte a été déposée au commissariat de Besançon il y a une dizaine de jours. "Au vu des éléments qu'on nous donne, on reste prudent, les investigations se poursuivent", explique-t-on du côté de la police. Deux personnes sont mises en causes par ces témoignages, des membres de l'équipe pédagogique de l'ISBA, ils ne sont pas nommément cités. L'association "Balance ton école d'art" dit avoir recensé une dizaine de victimes, trois témoignent anonymement sur les réseaux sociaux, racontant des soirées arrosées qui dérapent et des abus sexuels sur des étudiants alcoolisés, dont un cas de fellation non consentie. 

"Il y avait des choses assez outrancières qui se passait", confie Mickaël, diplômé de l'ISBA il y a quelques années. "Il y un intervenant qui faisait souvent des soirées avec les élèves. Et puis il y a des fois où ça dérapé ... Une personne dans ma classe nous a raconté qu'un soir cet intervenant à essayé de défaire son pantalon. Un autre élève s'est endormie chez l'intervenant parce qu'il avait trop bu. Il s'est réveillé parce que l'intervenant était en train de lui faire une fellation." 

"Ce sont des choses graves" 

Du côté de l'école, Laurent Devèze, le directeur de l'ISBA, dit tomber des nues. "Ce sont des choses graves dont nous n'avons pas été saisis officiellement à aucun moment, ni oral, ni écrit. "J'ai été violé tel jour à telle heure, par untel" On n'a pas de traces de cela. Et donc compte-tenu de cela, il n'y a pas autre chose qu'une enquête administrative interne pour établir les conditions des faits, les responsabilités de chacun. Et puis la justice, la justice qui passera."

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L’enquête administrative dont parle Laurent Devèze a été décidée par la ville de Besançon, car l'ISBA est une école municipale. Une enquête chargée d'examiner le fonctionnement de l'institution et "libérer la parole, si c'est nécessaire."

L'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon est une école municipale
L'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon est une école municipale © Radio France - Christophe Mey

L'association "Balance ton Ecole d'Art" affirme de son côté vouloir avant tout la démission des personnes qu'il met en cause, sans forcément vouloir engager une démarche judiciaire.

Il faut des dépositions devant les enquêteurs pour établir la matérialité des faits

Le Procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, invite lui toutes les personnes qui auraient subi ou assisté à des faits de cette nature à venir faire une déposition au commissariat. En ce qui concerne l'enquête ouverte, le procureur précise que "la justice ne peut pas se baser sur des propos publiés sur les réseaux sociaux, il faut des dépositions devant les enquêteurs pour établir la matérialité des faits". Etienne Manteaux ajoute que "des investigations seront ensuite menées à charge et à décharge, puis une audition du ou des mis en causes sera effectuée, de manière contradictoire". 

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