"Apéros de résistance" : la mobilisation des habitants face aux squatteurs dans un quartier de Poitiers
Depuis cet été, les habitants d'un immeuble du quartier des Couronneries à Poitiers voient leurs caves squattées et les tapages nocturnes se multiplier. Ils organisent des "apéros de résistance" pour tenter d'apaiser les choses.
De la musique, du bruit jusqu'à quatre heure du matin quasiment tous les soirs. Des caves squattées, des câbles électriques coupés. Voilà ce que vivent les habitants d'un immeuble du quartier des Couronneries à Poitiers depuis cet été. Alors pour tenter de se réapproprier leur espace, ils organisent des "apéros de résistance".
"Nos caves sont devenues une déchetterie"
Tous les matins, ils se relaient pour prendre des photos des dégradations de la nuit : matelas, meubles entassés, mais aussi déchets partout et tags au murs. Les habitants de cet immeuble n'en peuvent plus. Cela fait plusieurs semaines que des groupes de jeunes s'installent presque tous les soirs dans les caves de l'immeuble, jusque tard dans la nuit. Les locataires du rez-de-chaussée, juste au-dessus, entendent de la musique jusqu'à parfois quatre heures du matin. "Ma fille de quatre ans ne dort pas de la nuit à cause du bruit juste en-dessous, les réveils sont très difficiles" explique une des habitantes.
La plupart des portes des caves ont été forcées, et les objets entreposés à l'intérieur volés, notamment des vélos et scooters. Les jeunes squatteurs ont pris possession des lieux, allant même jusqu'à brancher des consoles de jeux vidéo et des télés directement sur les prises. Et laissent derrière eux des détritus. "Nos caves sont devenues une déchetterie", si bien que plus personne n'ose s'en servir.
Se mobiliser pour ne plus être seuls
En plus du tapage nocturne, les locataires se sentent en insécurité. Des aiguilles, des bout d'aluminium servant à se droguer sont retrouvés dans les couloirs souterrains.
J'ai peur pour mes enfants, je ne les laisse pas aller à l'école tous seuls, même si c'est à 200 mètres.
Pour reprendre les droits sur leur espace, les habitants se sont réunis dimanche 6 septembre à 20h, devant l'immeuble, pour un "apéritif de résistance". "On veut juste passer un message d'amour : on n'a rien contre vous mais on voudrait juste dormir la nuit". Une mobilisation "pour ne plus être seuls" face à cette situation qui devient intenable.
Le bailleur social Ekidom a été averti, mais selon les habitants, il n'y a pas grand-chose de fait pour améliorer la situation. Ce sera peut-être chose faite après la réunion organisée dans les locaux d'Ekidom mardi 8 septembre, en présence des habitants, des acteurs sociaux, des élus et de la police. "On espère juste pouvoir retrouver la tranquillité".