Bayonne : une infirmière libérale poursuivie devant le tribunal pour une escroquerie de près de 100 000 euros
Une infirmière libérale bayonnaise de 60 ans jugée ce mardi 23 mars 2021 pour une vaste escroquerie de près de 100 000 euros, au préjudice de la CPAM. Devant le tribunal judiciaire de Bayonne l'accusation a demandé a l'encontre de la prévenue dix mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende.
Queue de cheval blonde et veste bleue, Véronique peine à s'expliquer devant le tribunal de Bayonne où elle est renvoyée pour des faits d'escroquerie au préjudice de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de Bayonne. L'affaire porte sur 94 500 euros détournés entre le 1er janvier 2016 et le 31 octobre 2017, à l'aide de surfacturations ou de fausses facturations.
Des revenus atypiques
L'enquête interne des services de la caisse est un véritable "travail de fourmis", souligne le procureur de la République Jean-Francois Dobelli, pour qui les chiffres ont alerté la CPAM. Avec une faible patientèle de 28 personnes, l'infirmière réalisait un chiffre d'affaire annuel de 160 000 euros et dégageait un salaire mensuel d'environ 3 500 euros. Pour ses consœurs, c'est un chiffre d'affaire de 55 000 euros qui est réalisé en moyenne, avec un nombre de patients de l'ordre de 90. Tout est dit.
Médicaments sous le paillasson
Pire même, selon des témoins, l'infirmière ne réalisait pas toujours les actes prescrits par des médecins, et les médicaments étaient déposés sous le paillasson ou dans la boite aux lettres. Pour l'avocate de la CPAM, Sophie Serrano, c'est "une question de protection des fonds publics", et de demander le remboursement des sommes détournées. Pas de quoi bouleverser la défense de Véronique, qui estime que le tribunal n'a pas les éléments pour condamner. Et de plaider la relaxe, au bénéfice du doute.
Le paquet a demandé le remboursement des sommes, une condamnation à dix mois de prison avec sursis, six mois d'interdiction d'exercer sa profession et une amende de 50 000 euros. Jugement le 1er juin 2021.