Bordeaux, cible de l'acte XX des gilets jaunes : 5000 manifestants et une poignée de casseurs
Malgré l'interdiction de manifester, environ 5000 gilets jaunes ont convergé vers Bordeaux ce samedi pour le vingtième weekend de manifestation, dont deux figures du mouvement Eric Drouet et Jérôme Rodrigues. Pas de gros incidents : quelques heurts place de la République et des poubelles incendiées.
Bordeaux a été placée sous très haute surveillance pour ce vingtième samedi de mobilisation des gilets jaunes. La préfecture de la Gironde, "au regard des risques avérés de dégradations et de violences", avait interdit de manifester dans une trentaine de rues et de places, et le maire de Bordeaux Nicolas Florian avait décrété la "ville morte" pour prévenir la présence de casseurs attendus en nombre. Ce qui n'a pas empêché la venue de 5000 manifestants en jaune, dont Eric Drouet et Jérôme Rodrigues, deux des figures du mouvement. Le double de la semaine passée. Pas de gros incidents à signaler. Quelques échauffourées ont éclaté en milieu d'après-midi et des poubelles incendiées cours de la Marne et cours de l'Yser en fin de journée. Le gros des troupes a quitté le défilé peu après les premières violences.
Quelques heurts place de la République
Les premières tensions étaient apparues un peu après 16 heures, d'abord sur le cours Victor Hugo, quand les manifestants ont été refoulés de la rue Ste Catherine, par les forces de l'ordre, faisant usage de gaz lacrymogène. Puis, place de la République, des casseurs (une dizaine, pas plus, selon notre reporter sur place) ont récupéré des tuyaux et matériel de chantier pour les incendier ou les jeter sur les CRS.
Cours de la Marne, un peu plus tôt lors du premier passage du cortège, la vitrine d'une banque CIC, avait été brisée au passage des manifestants. Des poubelles y ont été brûlées au deuxième passage en fin de journée, de la petite centaine de manifestants restants.
Des Toulousains parmi les manifestants
Le cortège s'était élancé dans le calme de la place de la Bourse à 15h avec des Toulousains venus faire le nombre. Sur les pancartes, des slogans comme "Bordeaux, Toulouse, soulève toi !" ou "Toulouse-Bordeaux, fin du derby, début du débat !". Direction d'abord, la gare St Jean, où les manifestants avaient été accueillis par les CRS. La marche avait repris vers la place de la Victoire, pourtant déclarée interdite ; puis rue Ste Catherine, où les forces de l'ordre avaient aussi barré le passage à l'angle du cours Victor Hugo.
Commerces fermés en masse
Après l'appel lancé par le maire de Bordeaux Nicolas Florian, de nombreuses grandes enseignes, comme la FNAC, ont fermé leurs portes dès ce samedi matin. D'autres commerces ont décidé de baisser le rideau dans l'après-midi. Le magasin de chaussures Michard et Ardillier, institution du centre-ville depuis 41 ans, a décidé finalement de fermer pour la première fois depuis le 17 novembre. "D'habitude, on essayait de s'adapter, on fermait le rideau le temps du passage de la manifestation", dit un employé, "mais là on ne prend pas de risques".