Procès aux Assises à Bourges : le légiste a décrit le calvaire de Mathieu Hocquet
Le procès des meurtriers présumés de Mathieu Hocquet se poursuit jusqu'à la fin de la semaine prochaine aux assises du Cher à Bourges : le médecin légiste a décrit les sévices subis par le jeune homme de 22 ans retrouvé mort à Vierzon le 13 juillet 1999.
22 ans après, quatre Vierzonnais sont poursuivis pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Le verdict est attendu mercredi prochain aux Assises du Cher. Les enquêteurs ont été entendus et certains témoins depuis le début de la semaine, mais pour l'instant rien ne permet d'établir précisément les faits et les responsabilités de chacun. Ce jeudi après-midi, les proches de la victime ont sans doute vécu le moment le plus difficile du procès avec la déposition du médecin légiste qui a effectué l'autopsie.
Mathieu Hocquet a été tabassé à mort
Il a confirmé que l'agonie de Mathieu Hocquet avait été longue. L'expert est précis, mais le discours insoutenable : un macabre décompte des lésions relevées sur le cadavre du jeune homme. Des ecchymoses quasiment partout sur le corps, des dizaines de lésions de la tête jusqu'aux jambes et surtout cet hématome sous-dural à l'arrière du crâne, sans doute à l'origine de la mort. La mère de Mathieu a voulu rester pour écouter, malgré le conseil de son avocat. Soudain, ses sanglots résonnent dans la salle, ébranlée par la sombre litanie. Le père de la victime baisse le regard pour ne pas voir les photos du cadavre de son fils, projetées sur l'écran. L'homme au cheveux blancs a les poings serrés, le visage crispé. L'avocat général insiste : "Monsieur l'expert, vous énoncez les blessures, mais il faut que le jury comprenne : Mathieu a bien été tabassé à mort ? C'est le terme exact" concède le médecin.
Pas moins de onze plaies, rien qu'à la tête. On a appuyé sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Le coup fatal sans doute donné avec la pierre ensanglantée retrouvée près de son corps, à côté du bâton qui a servi à le battre. Reste à savoir pourquoi ? les débats permettront peut-être de comprendre dans les prochains jours avec l'interrogatoire de chaque accusé. La cour commence avec Cyril Bourguignon : le seul à assumer une partie de l'affaire. Il reconnait avoir conduit la voiture lors de l'enlèvement de Mathieu Hocquet. C'est sur ses déclarations que repose l'essentiel de l'accusation. Des propos tout à fait crédibles, assure son avocat Me Beux-Prère : " Je connais bien mon client et je sais qu'il reconnait toujours les faits qu'on lui reproche. J'ai pu le voir dans d'autres affaires où il était impliqué. Ici, il assume une partie des faits qui lui sont reprochés. Il a fait le taxi ne sachant pas ce qui allait se passer. Il l'a fait parce qu'il ressentait une certaine crainte et s'est donc senti obligé de participer. C'est ce qu'il affirme. Il n'avait pas le choix et a eu peur quand il a vu qu'on embarquait quelqu'un de force dans la voiture. Il a conduit les protagonistes et la victime là où on lui a demandé de les conduire. C'est tout. L'enquête a été conduite autour de lui, mais il ne faut pas oublier qu'il y a d'autres éléments qui confondent les accusés." Le délibéré est attendu le jeudi 1er avril.