Bretagne : la justice ordonne la démolition d'un calvaire récemment rénové
Le tribunal administratif de Rennes a ordonné le 5 novembre la démolition du calvaire de Plorec-sur-Arguenon (Côtes-d'Armor). Les membres de l'association locale de conservation du patrimoine religieux avaient rénové l'édifice en 2018. Ils sont aujourd'hui sont sous le choc.
Dans une décision du 5 novembre dernier, le tribunal administratif de Rennes demande au département des Côtes-d’Armor de procéder à "l’enlèvement des trois croix installées à l’intersection des routes départementales 60 et 89 dans le délai de trois mois".
ECOUTEZ L'histoire du calvaire en sursis
Érigé en 1946, rénové en 2018
Devant le calvaire restauré, à l'entrée du bourg, Pierre Allory le président de l'association pour la sauvegarde du patrimoine religieux de Plorec-sur-Arguenon est "abasourdi, abattu et démoralisé".
Nous avions fait toutes les demandes nécessaires pour rénover ce calvaire dans le respect de la loi de 1905, explique Pierre Allory
Le département, propriétaire du terrain sur lequel est implanté le calvaire depuis 1946 avait notamment donné son autorisation pour les travaux de rénovation de la grande croix, d'aménagement d'un enclos, d'installation de deux nouvelles petites croix en granite.
"Calvaire illicite" selon la fédération de la libre pensée
C'est un habitant de la commune, membre de la fédération de la libre pensée qui a demandé la démolition de ce calvaire jugé "illicite". Selon lui, l'édifice implanté sur le domaine public n'est pas conforme à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905. Le tribunal vient donc de lui donner raison. La fédération de la libre pensée parle de "victoire". "Qui aura le courage de venir démonter ces croix ?", s'interroge Pierre Allory qui regrette aussi "le manque de tolérance dans cette affaire".
Le département qui a trois mois pour démolir le calvaire "est en train d'étudier toutes les solutions qui permettront de satisfaire tout le monde".