Casse de Bessières : la défense pointe le manque de preuves sur l'affaire
L'avant-dernier jour du procès du Casse de Bessières était dédié aux plaidoiries des avocats de la défense. Au tribunal correctionnel de Bordeaux, onze personnes sont jugées pour le cambriolage souterrain d'un Crédit Agricole, dans un village au nord de Toulouse.

Pendant toute la matinée de ce jeudi 11 octobre, les avocats de la défense se sont succédé pour défendre leur client. La veille, le vice-procureur Mathieu Fohlen avait requis entre sept à dix ans de prison contre les prévenus, soupçonnés d’avoir volé pour 2,5 millions d'euros d'espèces, de pièces d’or et de bijoux dans la salle des coffres d’une banque de Bessières, au nord de Toulouse. Mais le manque de preuve sur le rôle précis de chacun des prévenus a été largement utilisé par la défense.
"Il n'y a que des choses, que des biens, que du fric" - Me Edouard Martial
On ne saura peut-être jamais qui a creusé le tunnel, qui est rentré dans la salle des coffres ou celui qui a détruit le central téléphonique pour neutraliser l’alarme du Crédit Agricole de Bessières. Tel est le ressenti général après onze jours de procès. Une faiblesse largement exploitée par les avocats de la défense.
Un manque de preuve qui jure avec les peines requises par le vice-procureur mercredi 10 octobre d'après les avocats : dix ans de prison pour association de malfaiteurs, soit la peine maximale pour ce type d’accusation. « Nous avons été effarés par la hauteur des réquisitions, affirme avec force Me Édouard Martial, avocat de Wlodizimiers Janczyszyn, dit «Vlad», un Polonais de 37 ans spécialisé dans les casses et les cambriolages, qui a nié toute participation au casse devant le tribunal. Il n'y a pas eu de sang, il n'y a pas eu de menaces, personne n'a été touché directement par ces faits. Il ne s'agit que d'argent."

"On les a filés pendant deux ans, sans aucun résultat" - Me Edouard Martial, avocat de "Vlad"
Ces onze prévenus âgés de 26 à 63 ans sont soupçonnés d'avoir en 2014, creusé un tunnel de 30 mètres de long, via les égouts, pour accéder à la salle des coffres du Crédit Agricole de Bessières. Cent-dix coffres avaient été fracturés. Il aura fallu deux ans aux autorités pour retrouver la trace des prévenus.
Le délibéré du tribunal de grande instance de Bordeaux sera rendu ce vendredi 12 octobre, à partir de 15h30.
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