Deux ans d'inéligibilité pour Christian Coigné, maire de Sassenage et vice-président du département de l'Isère
Christian Coigné, le maire de Sassenage (Isère) a été condamné à 2000 euros d'amende et 2 ans d'inéligibilité par le Tribunal correctionnel de Grenoble pour prise illégale d'intérêt. On lui reproche d'avoir renouvelé le bail d'un logement d'urgence pour sa fille en 2018. Il va faire appel.

Christian Coigné, maire "Les centristes" de Sassenage et vice-président du conseil départemental de l'Isère, a été reconnu coupable de prise illégale d'intérêt par le tribunal correctionnel de Grenoble. Et condamné à 2000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité, ce qu'avait requis le ministère public.
Prise illégale d'intérêt, juge le tribunal
Il était jugé pour avoir signé lui-même, en tant que maire, le renouvellement d'une convention d'attribution d'un logement d'urgence à sa fille alors en situation de séparation. Ce logement lui avait été octroyé, pour deux ans, en décembre 2016 par le CCAS et la convention signée par la première adjointe de Sassenage. Mais au moment du renouvellement, en décembre 2018, c'est Christian Coigné qui a signé. Pour la justice, puisqu'il a été reconnu coupable de "prise illégale d'intérêt", le maire a profité de sa situation pour attribuer ce logement d'urgence à sa fille.
"Je vais faire appel de cette décision que je ne comprends pas" - Christian Coigné
Christian Coigné n'était pas présent au tribunal au moment de la lecture du jugement. Il a aussitôt réagi par un communiqué et il annonce qu'il fera appel : "Je vais faire appel de cette décision que je ne comprends pas (...) puisque ma fille a été traitée comme toute autre famille dans le même cas, sans aucune différence. En séparation familiale avec deux enfants en bas âge, elle n’est passée devant personne, n’a pris la place d’aucun Sassenageois (...). D’ailleurs la décision ne concerne pas l’attribution du logement, (..) mais uniquement le fait que j’aie signé le renouvellement du bail, décidé par le Centre Communal d’Action Sociale un 28 décembre pour être effectif au 1er janvier. Aurait-il fallu ne pas signer, attendre la présence d’un adjoint (pendant les vacances de Noël) et courir le risque d’une occupation sans droit ni titre au 1er janvier, et donc sans assurance ?" écrit Christian Coigné.
"Je déplore l’acharnement strictement politique des ex-élus de l’opposition" - Christian Coigné
Le maire dénonce aussi un "acharnement strictement politique" de ses opposants qui "s’obstinent à porter atteinte à mon image personnelle". Ce jugement ne remet pas en cause son mandat actuel de maire, puisque l'appel a un effet "suspensif", c'est-à-dire qu'il suspend l'application du jugement jusqu'à la nouvelle décision de la cour d'appel.
Faire appel à un effet "suspensif"
Il ne change pas non plus les projets de Christian Coigné pour les départementales des 20 et 27 juin prochain puisqu'à 70 ans, il avait décidé de ne pas se représenter pour un nouveau mandat dans son canton.