Xynthia : la vie, dix ans après la tempête (9/10) - Vincent, l'obstiné
SÉRIE - France Bleu prend des nouvelles de ceux qui ont été touchés, il y a dix ans, par la tempête. Après la mort de 29 habitants noyés dans leur maison à La Faute-sur-Mer, des centaines d'habitations en zone inondables ont été rasées. Le commerce de Vincent n'a jamais réussi à remonter la pente.
Il y a plus de dix ans, dans la quincaillerie de Vincent, on venait y acheter de tout : de quoi bricoler, décorer, nettoyer... Même hors saison. Mais après le passage de la tempête Xynthia, peu nombreux ceux qui passent la porte de l'immense boutique du centre-ville de La Faute-sur-Mer (Vendée) où 29 habitants sont morts noyés dans leur maison inondée, dans la nuit du 27 au 28 février 2010. "On ne s'en remet pas... Chaque année, je perds 20% de chiffre d'affaires", affirme le commerçant qui "sert les dents" depuis une décennie.
"La ville est sous une cloche"
Dans une partie du village, l'eau est montée jusqu'à plus de deux mètres de haut dans certaines maisons, situées dans une cuvette. Après la catastrophe, l'État a ordonné la déconstruction de plus de 600 maisons à La Faute-sur-Mer, en zone noire, en zone inondable, contre une indemnisation. "Ça fait un manque à gagner permanent ! Ce ne sera jamais compensé, dans la mesure où il n'y a pas de terrain disponible", dénonce Vincent, avant d'ajouter : "J'ai le sentiment que la ville est sous une cloche ! Ici c'est resté figé, comme une ville témoin".
ÉCOUTEZ - Vincent Boineau tient depuis des années la quincaillerie du centre de La Faute-sur-Mer et depuis Xynthia, il ne se relève pas.
Très attaché sentimentalement à la boutique qu'il ne veut pas abandonner, lui, s'est senti très seul ces dernières années. "De la part de l'État, d'aucun organisme, on n'a jamais rien reçu du tout", affirme-t-il. Car comme la quincaillerie n'a pas été inondée, Vincent n'a pas pu bénéficier du dispositif d'indemnisation des entreprises commerciales et artisanales sinistrées par la tempête Xynthia qui s'est élevé à 10.000 euros, jusqu'à 2.000 pour les pertes d'exploitation et 8.000 euros pour la restauration des locaux et de l'outil de travail.
Découvrez tous les épisodes
- Épisode 1 : Élisabeth, la résiliente
- Épisode 2 : Mireille, l'apaisée
- Épisode 3 : Didier, le passionné
- Épisode 4 : Claude et Laurent, les valeureux
- Épisode 5 : Annette et François, les piliers
- Épisode 6 : Line, la bienveillante
- Épisode 7 : Christophe, l'engagé
- Épisode 8 : Jean-Jacques, le préfet
- Épisode 9 : Vincent, l'obstiné
- Épisode 10 : Yves, le médecin