Coronavirus : les chiffres trompeurs des violences conjugales dans la Loire
Dans la Loire, les derniers chiffres du parquet de Saint-Étienne vont à l'encontre des statistiques nationales : on recense une baisse importante des violences conjugales. Un chiffre biaisé par un confinement qui semble museler les victimes, plus encore qu'à l'ordinaire.
"À travers ces chiffres, nous observons une diminution, selon nous, non pas des violences conjugales mais des signalements de ces faits". Le procureur de la République peine à se réjouir de cette baisse de 30% des violences au sein du couple observées à Saint-Etienne, comme dans tout le reste du département de la Loire.
"Il est difficile d'imaginer une femme confinée décrocher le combiné à côté de son compagnon violent, lui aussi confiné, pour appeler un numéro d'urgence", se désole David Charmatz, rappelant que des brigades numériques sont mobilisées sur internet, de jour comme de nuit, pour permettre aux victimes de se signaler, en silence. Les pharmacies et les magasins de la grande-distribution voient également fleurir des points d'accompagnement éphémères.
Une hiérarchie des dangers
La période de confinement peut générer beaucoup d'angoisse, plus encore chez les femmes victimes de violences : "certaines femmes préfèrent rester dans une situation dangereuse, mais qu'elles maîtrisent, plutôt que de sortir de chez elles en craignant que le confinement les coupent de toutes les associations et forces de l'ordre susceptibles de les aider", souligne la directrice d'SOS violences conjugales dans la Loire.
Michelle Perrin fait par ailleurs remarquer qu'il n'existe pas d'autorisation, à proprement parler sur les attestations, pour fuir une situation dangereuse. Certaines victimes redoutent, dit-elle, d'être contrôlées et sanctionnées si elles sortent dans la rue pour avertir des secours.
Les numéros d'urgence fonctionnent malgré le confinement !
Tant les forces de l'ordre que les associations l'assurent : tous leurs services sont bien mobilisés, même en cas de confinement.
Appelez, en cas de danger le 17, le 3919 ou le 115. Rapprochez vous des associations L'Arravem de Roanne, La Sauvegarde ou SOS Violences conjugales.