Coronavirus : nombre de détenus en baisse dans les prisons de Villeneuve et Béziers, "une bouffée d'air"
Dans l'Hérault près de 200 prisonniers ont été libérés de manière anticipée pendant le confinement pour réduire les risques de contamination au Covid-19. Décision qui, d'après les gardiens, a permis d'améliorer les conditions de détention et de réduire le nombre d'incidents ces deux derniers mois.
13.500 détenus en moins dans les prisons françaises depuis le début du confinement. Le taux d’occupation est descendu à 97%, situation rare dans un pays où la surpopulation carcérale est régulièrement pointée du doigt. Face à l'épidémie de Covid-19, le gouvernement a décidé de libérer plusieurs milliers de détenus en fin de peine pour désengorger les établissements. Dans les prisons héraultaises, les syndicats de gardiens s'en félicitent.
À Béziers, plus de matelas au sol
À Béziers par exemple cela représente, au 18 mai, 113 libérations anticipées, soit 879 prisonniers pour 880 places. "Que le taux d’occupation baisse c’est une excellente nouvelle, commente Grégory Jalade représentant FO pénitentiaire, car ça veut dire des conditions d’incarcération des détenus plus dignes : plus de matelas au sol pour l’instant même si l’on voit déjà le nombre d’incarcérations repartir à la hausse."
Une détention calme
À Villeneuve, 58 libérations. Le taux de sur-occupation est toujours de 130%, mais ça a permis d'améliorer tout de même les conditions de détention ces deux derniers mois.
"Il y a eu plusieurs phases, explique ce gardien, délégué du syndicat UFAP. Au début du confinement, avec l’inconnu, il y avait beaucoup de craintes. On avait très peu de matériel, pas de gel, ce qui a créé des tensions. Mais ça a été finalement bien géré. On a eu une détention calme avec très peu d’incidents.
Même la fermeture des parloirs a été bien comprise par tout le monde. Les détenus ont compris qu'on était dans la même galère, que c’était la faute de personne et qu’il fallait qu’on trouve des solutions pour passer ce moment."
Les libérations anticipées ont également incité les prisonniers "à se tenir à carreaux. Certains ont espéré être choisis".
"Une confiance entre détenus et surveillants." Un gardien, délégué syndical UFAP à la prison de VLM
"On reste loin de la cellule individuelle"
Ce gardien rappelle enfin que les chiffres nationaux sont certes encourageants, mais à prendre avec des pincettes : "si le taux d'occupation est de 97%, c'est aussi parce que des établissements comme les centres pour peine déséquilibrent la moyenne. Ils ont de nombreuses places libres (établissements qui reçoivent par exemple des détenus en semi-liberté) avec des taux d'occupation de 70 parfois 65%.
À Rouanne, un cas que je connais bien, dit ce délégué syndical, ils sont 440 détenus pour 600 places. À Villeneuve les Maguelone en revanche, on reste très très loin de la cellule individuelle."