Coronavirus : "On s’est organisé pour maintenir une activité importante", assure le procureur de Nantes
Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes, a dressé jeudi 26 novembre un bilan de l’activité pénale depuis le début de la crise du coronavirus. Il a tenu à rappeler que la justice ne s’était pas arrêtée au printemps.
"Il est fallacieux de dire que la justice n’était pas au rendez-vous et n’a rien fait", pose d’emblée, ce jeudi 26 novembre, le procureur de la République. Pierre Sennès, lunettes et masque sur le nez, a tout une série de chiffres devant lui. Il tient à démontrer que la justice pénale a continué de fonctionner pendant le confinement du printemps.
Le nombre de gardes à vue divisé par cinq
"Certes, il y a eu une baisse significative de la délinquance", reconnaît-il, du fait du confinement très strict. Les chiffres sont éloquents : habituellement, 450 à 500 personnes sont placées en garde à vue dans le ressort du tribunal de Nantes. Pendant le confinement, elles étaient autour de 80 à 100 maximum. Mais selon le procureur, "on a fixé des priorités, comme le flagrant délit, les atteintes aux personnes et les violences intrafamiliales". Ces dernières ont été considérées comme des "priorités absolues". Mais impossible de savoir précisément combien de dossiers ont été traités.
Les tribunaux, eux aussi, ont continué à fonctionner, au rythme des urgences. Pendant la période du confinement, 133 personnes sont passées en comparution immédiate, contre 125 à la même période en 2019. "Le travail pénal s’est maintenu", affirme le procureur. Près d’une quinzaine de personnes ont été jugées pour un délit d’infraction réitérée au confinement.
La population carcérale en baisse à Nantes
Pierre Sennès explique aussi qu’un gros travail judiciaire a été réalisé sur la gestion de la population carcérale. C’était une volonté du gouvernement pendant le confinement : permettre aux détenus à qui il restait deux mois à effectuer et dont le comportement était exemplaire de pouvoir sortir, sous assignation à domicile. Au total, 70 personnes ont ainsi pu bénéficier d’une libération anticipée. Selon le procureur, cela a permis de faire baisser le taux d’occupation de la maison d’arrêt de Nantes de 140% à 97%. Son parquet a dû aussi gérer une centaine de demandes concernant la détention provisoire, un chiffre "hors normes" d’après lui.