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Covid-19 : près de 400 contaminations dans les prisons françaises, la situation jugée "inquiétante"
Face à la vague du variant Omicron du Covid-19, plusieurs foyers de contaminations ont été détectés dans les prisons françaises. Une situation qui inquiète les syndicats de surveillants pénitentiaires.

Alors que le principal accusé au procès des attentats du 13 novembre 2015 Salah Abdeslam a été testé positif ce lundi au Covid-19, la situation sanitaire des prisons inquiète les syndicats de surveillants pénitentiaires. Selon les derniers chiffres de l'administration pénitentiaire, 370 détenus sur 70.000 sont actuellement positifs au coronavirus. C'est 47 de plus qu'il y a cinq jours. Le personnel des prisons est également touché avec 448 contaminations parmi les 40.000 membres du personnel.
La prison de Perpignan a été identifiée comme un important foyer de contaminations. 84 détenus et 15 membres du personnel ont été testés positifs au Covid-19. Le ministère de la Justice a précisé que "la population est assez jeune et il n'y a pas de forme grave" de la maladie, se montrant confiant : "Il y a suffisamment de personnels pour permettre une rotation" et "évoluer rapidement".
"On condamne quelqu'un à de la prison, pas à attraper le Covid."
Mais les inquiétudes se font sentir. Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) a fait état ce mercredi sur franceinfo de plusieurs foyers de contaminations dans les prisons de Rennes, Béziers, Argentan et d'"un autre dans le Lot". Elle s'est alors insurgé : "Avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du Premier ministre ou du ministre de la Santé ? Moi non."
La contrôleure générale demande "une mesure spéciale" qui serait "salutaire" : "On condamne quelqu'un à de la prison, pas à attraper le Covid." Plusieurs syndicats de personnels pénitentiaires ont rejoint sa demande et réclament un renforcement des mesures dont la distribution de masques FFP2 : "Si on n'agit pas très vite, le risque de dysfonctionnement est important. Avec la hausse de la population carcérale, la potentialité de contamination est beaucoup plus importante qu'en 2020", estime Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa Justice.
Les syndicats exigent une mise sous cloche des prisons françaises
Le ministère a rappelé que des ailes de bâtiments avec des cellules individuelles étaient déjà dédiées aux prisonniers contaminés. Mais Wilfried Fonck souligne : "La distanciation sociale est presque impossible pour certaines missions comme les fouilles au corps ou les interventions physiques en cas d'incidents." Selon Didier Kandassamy de FO Pénitentiaire, des mesures ont déjà été prises localement avec la réinstallation de plexiglas dans les parloirs de la prison de Fleury où le nombre de cas a fortement progressé parmi les plus de 3.000 détenus.
Mais les syndicats appellent à une "mise sous cloche" des prisons françaises, par crainte d'une déferlante du variant Omicron. Emmanuel Baudin, porte parole de FO pénitentiaire reconnaissait "un gros souci" dans les prisons françaises : "On pêche sur la vaccination des personnes détenues." Il réclame une "limitation des activités" et l'"interdiction pour les personnes extérieures d'entrer dans les établissements". Selon lui, "il ne faut laisser entrer que le minimum, c'est-à-dire les personnels pénitentiaires et l'infirmerie, le temps qu'on passe cette vague et qu'on arrive à vacciner davantage".
Pour l'instant, ce confinement des prisons n'est pas envisagé, indique l'administration pénitentiaire des prisons. Seuls des parloirs sont suspendus dans les gros clusters, comme à la prison de Perpignan où près de 100 personnes ont été testées positives. Ailleurs, le port du masque est obligatoire dès la sortie de cellule et tous les prisonniers arrivant ou ceux revenant de permission sont isolés dans des zones de prise en charge Covid-19 puis testés au bout de 7 jours.
Le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises et de 69.992 personnes pour 60.775 places opérationnelles, en hausse pour le 4e mois consécutif, selon les données statistiques du ministère consultées le 21 décembre par l'AFP. Depuis septembre, 1.520 détenus supplémentaires ont été enregistrés.
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