Crash de l'A320 : des données audios récupérées, les chefs d'État sur place pour soutenir les familles
mercredi 25 mars 2015 à 16:54 - Mis à jour le mercredi 25 mars 2015 à 17:46 Par Marina Cabiten, France Bleu
Décryptage de la boîte noire, détails sur les nationalités des victimes, ou sur la trajectoire de l'avion : l'enquête a avancé mercredi, au lendemain du crash de l'Airbus A320 de la Germanwings. Familles de victimes et chefs d'État se sont rendus sur la zone du drame.
Voici ce que l'on sait à l'heure actuelle sur l'accident de l'Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, qui s'est écrasé mardi dans le sud des Alpes avec 150 personnes à bord, la pire catastrophe aérienne en France depuis 30 ans .
*NOTRE DOSSIER > Crash de l'Airbus A320 de Germanwings *
Les victimes
Elles sont originaires d'une quinzaine de pays, majoritairement d'Allemagne (l'avion était parti de Barcelone pour rallier Düsseldorf) avec 72 victimes dont deux bébés et 16 lycéens, ainsi que deux chanteurs d'opéra. Au moins 51 autres victimes étaient espagnoles.
D'autres nationalités ont été confirmées : Argentine, Australie, Belgique, Colombie, Danemark, Etats-Unis,Grande-Bretagne, Israël, Japon, Maroc, Mexique et Pays-Bas. La récupération des corps sera longue compte-tenu de l'accès difficile à la zone du crash, au moins deux semaines estiment les experts. Les Etats-Unis et la Russie ont offert leur aide à la France pour ces opérations.
Les familles des victimes ont afflué mercredi sur place, et y ont reçu le soutien d'une trentaine de psychologues . Une chapelle ardente a été ouverte sur la commune du Vernet, où se sont rendus François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
L'enquête
Il n'y a pour le moment aucune explication à ce drame. Toutes les pistes sont encore envisagées mais celle du terrorisme n'est pas privilégiée, selon des déclarations de la compagnie et de ministres français. L'une des deux boîtes noires de l'appareil, retrouvée dès mardi, est arrivée à Paris mercredi pour être décryptée. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a déclaré que des données audios utilisables avaient pu être extraites, et que les premiers éléments d'analyse du crash seraient fournis dans les prochains jours.
La seconde boite noire dite FDR (Flight Data Recorder) enregistrant les données du vol était toujours recherchée mercredi.
*L'avion était *"techniquement irréprochable" * assure la Lufthansa, compagnie mère de Germanwings. Le pilote avait *"plus de 10 ans d'expérience et "plus de 6.000 heures de vol" , a rappelé la compagnie aérienne allemande.
Le déroulement du crash
La ministre de l'Ecologie en charge des transports Ségolène Royal a donné mercredi des détails sur le déroulement de l'accident. Mardi à 10H30, l'avion entre sur la zone de navigation aérienne d'Aix-en-Provence. A 10H31,* il commence à descendre sans autorisation du contrôle aérien* et sans entrer en contact ni répondre aux contrôleurs. Il ne s'agit pas d'une descente d'urgence.
Le contrôle aérien donne l'alerte à 10H35. L'avion disparait des radars à 10H40, il n'est plus qu'à 2.000 mètres d'altitude, selon la ministre. L'équipage n'a pas émis de "may-day" (appel de détresse). L'avion s'est écrasé vers 1.500 mètres dans une zone très difficile d'accès sur la commune de Seyne-les-Alpes. La descente modérée de l'avion et sa trajectoire vers les montagnes traduisent un comportement inexplicable de l'équipage , selon des experts. L'équipage peut avoir été rendu inconscient, en raison d'une dépressurisation lente et d'un manque d'oxygène ; le pilote peut avoir été suicidaire ou obligé par un tiers à s'écraser contre la montagne. L'appareil a été pulvérisé en milliers de fragments, éparpillés sur près de quatre hectares dans une zone isolée à flanc de montagne.
Vive émotion en Allemagne et en Espagne
Les trois jours de deuil national décrétés en Allemagne ont commencé mercredi. Déposant fleurs et bougies, des centaines d'Allemands se recueillaient mercredi au lycée de Haltern (nord-ouest), pleurant comme tout le pays la perte des 16 adolescents tués alors qu'ils rentraient d'un voyage scolaire.
Parmi les hommages, Pep Guardiola et ses joueurs ont observé une minute de silence avant la séance d'entrainement du Bayern Munich.
En Espagne, le recueillement a été perturbé par des messages diffusés sur les réseaux sociaux insultant les victimes , ce qui a poussé la police à ouvrir une enquête. Exemple de message : "Si c'étaient tous des Allemands et des Catalans, où est la tragédie ?" .